Il est manifeste que Pékin ne cherche plus à dissimuler l'ampleur de la répression menée au Tibet. En août 95, fait sans précédent, les autorités de la "région autonome du Tibet" avaient reconnu que les accusations des organisations tibétaines sur une "campagne de rééducation patriotique" en cours dans les temples étaient fondées. Depuis cette période, où les photos du Dalaï Lama ont été interdites au Tibet, de nombreux moines ont refusé de se plier aux exigences chinoises de renier le Dalaï Lama et ont fui vers le Népal et l'Inde. En novembre et décembre 95, plus de 500 réfugiés tibétains ont atteint Kathmandou. C'est un nombre record pour une période aussi courte.Plus d'une trentaine d'entre eux souffrent de graves engelures, et plusieurs ont dû être amputés de plusieurs orteils.
En juillet, un moine de 49 ans, Kelsang Thutop, est mort dans la prison de Drapchi où il purgeait depuis 1989 une peine de 18 ans de réclusion.
Selon Amnesty International, son décès serait dû aux mauvais traitements et au manque de soins.
En août, un peintre tibétain spécialisé dans les portraits du Dalaï Lama a été emprisonné et torturé à Lhassa, avant d'être relâché deux mois plus tard, selon TIN.
Entre juin et août, 13 moines ont été arrêtés à Sera.
Fin novembre, des organisations ont dénoncé l'arrestation de 35 moines et la mort en prison de l'un d'entre eux.
Début juillet, le président de la Haute cour tibétaine a affirmé que la campagne contre la criminalité lancée fin avril en Chine - et qui se soldait fin décembre par au moins 2.300 exécutions - visait également "l'extermination des séparatistes" au Tibet. (Source: AFP 29 décembre 96, TIN, et correspondant à Kathmandou) (Tibet Info - 16 janvier 97)