Le musicologue tibétain Ngawang Choephel, qui avait été arrêté en septembre 95 à Shigatsé alors qu'il réalisait une étude sur les danses et chants traditionnels tibétains au Tibet même, a été condamné le 26 décembre 96 à 18 ans de prison pour espionnage au profit du Dalaï Lama et des Etats-Unis. John Dinger, Porte-Parole du Département d'Etat américain, a nié que Ngawang Choephel ait pu mener des activités d'espionnage. Il s'est montré préoccupé par cette condamnation, et a rappelé que les Etats-Unis avaient exprimé à maintes reprises leurs préoccupations au sujet de la préservation de l'héritage culturel, linguistique et religieux unique au monde du Tibet. Il a appelé les autorités chinoises à "libérer toutes les personnes arrêtées pour avoir exprimé pacifiquement leurs points de vue politiques ou religieux".Selon le Tibet Information Network, cette peine, la plus lourde depuis une dizaine d'années, est une "provocation" à l'égard des Etats-Unis.
Seulement deux Tibétains ont été condamnés à des sentences plus lourdes (que M. Choephel) depuis la mort de Mao Tsé-Toung il y a vingt ans. Il s'agit des moines Ngawang Phulchung et Jamphel Changchub, condamnés en 1989 à 19 ans de prison pour avoir imprimé des documents favorables à l'instauration de la démocratie sur le Toit du monde.
Une série d'éditoriaux publiés le mois dernier par le Quotidien du Tibet proclamait également la volonté du gouvernement de liquider l'influence du Dalaï Lama dans tous les domaines, en s'attaquant notamment à la prolifération "anarchique" des festivités religieuses et des lieux de culte. (Source: AFP et TIN, 28 décembre 96) (Tibet Info - 16 janvier 97)