"Monsieur le Président,Alors que le Secrétaire du Parti Communiste Chinois au Tibet, M. Chen Kuiyan, annonce une nouvelle vague de répression contre les moines et moniales de ce pays, nous tenons à vous exprimer notre émotion à propos de la situation de la jeune Ngawang Sangdrol, âgée de 21 ans.
Selon les déclarations de religieux tibétains - anciens détenus à la prison de Drapchi, récemment arrivés en Inde - Ngawang Sangdrol, nonne du couvent de Garu, arrêtée le 17 juin 1992 lors d'une manifestation pacifique sur le Barkhor, est soumise depuis plusieurs mois à un traitement particulièrement sévère.
Initialement condamnée à trois ans d'emprisonnement, elle a vu sa peine passer à neuf ans pour avoir chanté dans sa cellule: plusieurs artistes avaient alors exprimé, en France, leur protestation.
Fin juin 1996, les autorités de Drapchi ayant convoqué les prisonniers pour leur ordonner de nettoyer leur cellule en prévision d'une visite d'officiels chinois, Ngawang Sangdrol a eu une altercation avec un gardien; renvoyée dans sa cellule, elle a crié plusieurs slogans en faveur de l'indépendance du Tibet. Elle est depuis en cellule d'isolement où elle aurait subi des tortures et sa peine a été augmentée de neuf ans - soit au total 18 ans de prison.
Nous vous demandons de tout mettre en oeuvre pour protéger l'intégrité physique de cette jeune Tibétaine et obtenir la fin de sa détention - et celle de tous les prisonniers de conscience du Tibet.
D'une manière plus générale, nous souhaitons ardemment que la France ne reste pas indifférente devant cette situation et engage une action sans équivoque afin de favoriser l'ouverture d'un dialogue entre la Chine et le Dalaï Lama permettant la survie du peuple tibétain et la libre détermination de son avenir. [...]"
(Source: C.S.P.T. - Fax 01 30 90 88 25) (Tibet Info - 16 janvier 97)