"Fin 1996, il n'y avait plus un seul dissident en Chine qui n'ait été emprisonné ou se soit enfui en exil. Même la Russie post-Stalinienne n'y était pas parvenue". C'est la déclaration officielle de l'administration Clinton, décrivant le 27 janvier la conclusion obtenue du rapport annuel sur les droits de l'homme. "La Chine ne fait plus aucun effort pour cacher [la situation des droits de l'homme] telle qu'elle s'est dégradée en 1996".C'est l'un des 193 rapports parus sur les droits de l'homme dans le monde fin janvier, mais l'un des plus percutants. Les droits de l'homme semblent avoir pris une place importante dans les relations sino-américaines avec l'arrivée de Madeleine Allbright aux affaires étrangères (Secrétariat d'Etat). Un groupe d'officiels part en Chine pour discuter entre autres des droits de l'homme et Mme Allbright prévoit d'aller à Pékin en février lors d'une tournée en Europe et en Asie.
Le but principal de cette visite serait de convaincre la Chine de faire des efforts significatifs qui pourraient justifier l'abandon du soutien d'une résolution la condamnant à la Commission des Droits de l'Homme qui se tiendra à Genève du 10 mars au 18 avril 97. Ces mesures pourraient être par exemple de relâcher les prisonniers politiques pour raison médicale, de signer et ratifier 2 avenants aux conventions internationales sur les droits de l'homme, de reprendre les discussions avec le Comité International de la Croix-Rouge l'autorisant à visiter régulièrement des prisonniers...Mi janvier, la Chine a subitement offert de reprendre le 14 février à Singapour un dialogue avec l'Union Européenne qui traînait depuis longtemps sur le problème des droits de l'homme, ce qui bloque ainsi l'U.E. jusqu'au 24 février, date trop proche du 10 mars à Genève pour pouvoir commencer un lobbying avec les Américains. (Source: New York Times, 28 janvier) (Tibet Info 2 février 1997)