Condamnée à 9 ans de prison supplémentaires pour insubordination (18 ans au total), la jeune religieuse n'en est pas à son coup d'essai. Selon nos sources : "Ngawang est une irréductible intrépide. Elle trouve toujours de nouvelles idées pour exprimer sa révolte. Chaque automne, il y a un festival chinois et c'est aussi la fête dans les prisons. Ngawang a été appel ée à chanter... et effectivement elle chante. Mais voilà, elle a changé les paroles originelles chinoises et transformé la chanson en chant révolutionnaire pro-tibétain". La situation intolérable dont Ngawang Sangdrol est victime a suscité de nombreuses réactions : envoi massif de la carte postale éditée par le CSPT, appel urgent de l'ACAT, adoption par Mouvement Solidarité Femmes et questions de nos parlementaires qui ont interpellé le gouvernement et le Président de la République. Parmi les récentes interventions, celles de Philippe Briand, Pierre Lellouche, Maurice Depaix, Jean-Marc Ayrault, Claude Gaillard, Augustin Bonrepaux, François Rochebl
oine, Gilbert Baumet, François Roussel, Richard Cazenave, Edouard Landrain. Mieux encore, dans une réponse de la Présidence de la République adressée à Didier Migaud, il est préci sé que "Notre Ambassadeur se rendra prochainement en mission au Tibet oF9 il compte notamment évoquer ce cas." Encore faut-il effectivement obtenir la libération de Ngawang, mais aussi s'assurer de sa sécurité. La politique en matière de Droits de l'Homme voudrait pourtant l'instauration d'un minimum de suivi, garantissant assistance et protection aux personnes en faveur desquelles on intervient, surtout lorsque l'on connaît les méthodes chinoises. Cette notion semble encore bien floue dans les activités diplomatiques de la France. C'est pourquoi ces "évocations" doivent être soulignées, encouragées et développées. Bien plus significative serait peut-être la prise d'une initiative concrète de la part du Président Chirac lors de son prochain voyage à Pékin. La France qui affirme souhaiter qu'un dialogue constructif s'établisse entre
le Dalaï Lama et les autorités chinoises, doit favoriser le rapprochement des deux parties. Jacques Chirac, qui se dit à la fois l'ami des Chinois et du Dalaï Lama ne saurait manquer l'occasion d'aider à l'écriture d'une belle page d'Histoire. S'il le "souhaite", qu'il le prouve ! C. B. Extrait de la Lettre du Tibet n. 40 (Source Tibet Info 27 avril 1997)