Les autorités du Tibet ont décidé d'arrêter l'utilisation de la langue tibétaine dans l'enseignement du primaire et d'introduire le Chinois dès la première année d'école. Cette décision va à l'encontre des règlements qui avaient été mis en place àpartir de 1987, qui prévoyaient au contraire que le Tibétain serait progressivement étendu au secondaire dès 1993, puis aux universités peu après l'an 2000. Ces règlements prévoyaient que les grandes réunions devaient être en Tibétain, que le fait de parler couramment Tibétain devait être l'une des qualifications requises pour le recrutement ou la promotion dans les postes de gouvernement local, qu'à fin 1990, tous les documents devraient d'abord être publiés en Tibétain, que tous les sceaux ou tampons officiels, certificats, diplomes et affichages devraient être à la fois en Tibétain et en Chinois, et que le public devait avoir le droit de s'exprimer en Tibétain dans toutes les circonstances judiciaires, administratives ou de police. En 1988, le Tibétain était déclaré "langue officielle du Tibet" et en 1989, le Panchen Lama avait ouvert 4 classes expérimentales de secondaire où les enseignements devaient être donnés en Tibétain. En 1995, le taux de succès dans ces écoles était deux fois plus élevé que dans
les écoles où les Tibétains apprenaient en Chinois. Ce projet a été dissous en 1996 en raison d'un "manque de professeurs qualifiés parlant Tibétain". Mais la politique de 1987 a été jugée "non conforme avec la réalité au Tibet". Jusqu'en 1997, le Chinois n'était enseigné qu'à partir de 9 ans, et le Tibétain était utilisé jusqu'à 13 ans. Certains Tibétains, y compris parmi les nationalistes, comprennent la nécessité d'apprendre le Chinois dès le plus jeune âge, cette langue offrant plus d'opportunités de carrière que le Tibétain, mais il semble que cette décision fasse en fait partie d'un plan plus vaste concernant l'utilisation du Chinois au Tibet. Par exemple, le Département de l'Agriculture vient de fermer sa section de traduction Chinois-Tibétain, ce qui signifie que les documents à paraître ces prochaines années ne seront probablement publiés qu'en Chinois.(Source : 36 15 Tibet Info/T.I.N., mai 97)