Le cinéaste chinois Zhang Yimou a dénoncé le renforcement de la censure dans son pays, en particulier à l'encontre des films, dans un entretien au magazine Die Zeit du 7 mai. "En réalité, la censure est de plus en plus dure", a déclaré le cinéaste, auquel Pékin a interdit, le 1er mai, de présenter au festival de Cannes, son dernier film "C'est mieux d'en parler", alors qu'il avait pourtant franchi le barrage de la censure en Chine. "On sent actuellement, en Chine, une atmosphère de glaciation", ajoute M.
Zhang qui pense que ses films précédents, comme "La lanterne rouge" ou "Ju Dou", "ne passeraient en aucun cas la censure aujourd'hui". "L'ouverture de la Chine n'a lieu que dans le domaine économique et pour la consommation. Mais idéologiquement et spirituellement, les gens sentent aujourd'hui un contrôle massif, et il est particulièrement sévère pour les films", ajoute-t-il. "Pour la musique, la peinture ou la littérature, la
pression est beaucoup moins forte. Mais un film a cela de spécial qu'il atteint beaucoup de gens, c'est pourquoi les censeurs sont plus sévères".(Source : 36 15 Tibet Info/AFP 6 mai 97)