La Chine a lancé une nouvelle campagne contre le Dalaï Lama, l'accusant d'être un "menteur", de ne pas rechercher la paix ni la non-violence, et de ne pas vouloir sincèrement négocier.
Les autorités chinoises ont ainsi distribué à des diplomates occidentaux en mai 97 un fascicule donnant quatre "points" accusant le Dalaï Lama.
1. "A-t-il réellement cherché à négocier, ou utilise-t-il ce thème pour chercher en fait l'indépendance ?" (Accusé d'avoir fait des propositions en 1988 à Strasbourg, sans en avoir parlé auparavant avec la Chine)
2. "Leader religieux ou obstacle à la construction d'un ordre religieux ?" (Accusé d'avoir trompé la religion en donnant plusieurs Kalachakras la même année.
3. Un défenseur de la paix ou un fomenteur de troubles ? ("créateur de chaos" au Tibet et "diviseur de la mère-patrie en séparant les ethnies").
4. "Porte-parole des Tibétains en exil ou outil des forces occidentales anti-chinoises ?" (accusé car il a fui le Tibet vers l'Inde en 1959, donc "complice des occidentaux" - NB alors que l'armée chinoise entourait son palais, où tombaient les premiers obus).
Cette campagne très "politique" s'accompagne semble-t-il d'un certain assouplissement sur place, où les équipes de rééducation auraient été retirées des monastères, à la demande expresse de Pékin, jugeant les "ultras" chinois de Lhassa maladroits et trop violents dans leurs méthodes de répression. On aurait même vu réapparaître des portraits du Dalaï Lama, ce qu'un officiel tibétain de Lhassa explique en disant "qu'il faut du temps
pour changer les mentalités". Sur le plan international toutefois, Pékin demeure inquiet du leader tibétain et des idées qu'il représente. Aussi, les média chinois aux ordres du pouvoir ont-ils mis en avant le soutien apporté par une poignée de pays à la politique chinoise concernant le Tibet. La liste des pays est significative : le Cambodge (ravagé par la guerre civile), le Mexique du Président Zedillo (où l'opposition démocratique vient précisément de remporter les élections) et 4 Républiques de l'ex-URSS, ravagées par la corruption et le marasme économique : Biélorussie, Ukraine, Kazakhstan et Kyrghizie.
Les journaux ne précisent pas si cet appui, assez peu explicite au demeurant, s'étend également à la politique de colonisation musclée que la Chine poursuit au Turkestan Oriental (appelé Xinjiang).
(Source : 36 15 Tibet Info/TIN 1er juillet 1997)