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Notizie Tibet
Partito Radicale Centro Radicale - 9 agosto 1997
RESISTANCE TIBETAINE: EXEMPLES
Durant le mois d'août, Tibet Info a choisi de vous présenter les profils de quelques résistants tibétains qui ont été emprisonnés et qui, après leur libération, sont venus témoigner et poursuivre le combat à Dharamsala.

Les faits: Plus d'un millier de prisonniers de conscience, souvent condamnés à de longues peines (jusqu'à 28 ans dans le cas de Tanak Jigme Sangpo) croupissent dans les prisons chinoises au Tibet, sont soumis à de mauvais traitements et à des travaux harassants. Femmes et enfants ne sont pas épargnés. Au terme de leur peine, ces anciens détenus sont exclus de toute vie sociale. Moines et nonnes n'ont pas le droit de retourner dans leurs monastères.

Beaucoup prennent le chemin de l'exil dans l'espoir de poursuivre leur lutte pacifique, de témoigner. En coopération avec l'administration tibétaine, plusieurs dizaines de cas de femmes et d'hommes ont été sélectionnés parmi ceux qui ont subi des privations de liberté au Tibet. Ces personnes ont aujourd'hui besoin de notre aide. La Caisse d'Aide aux Prisonniers Tibétains a été créée dans ce but. Elle recueille des parrainages. Pour plus d'informations, s'adresser à C. Beerens, C.A.P.T., 130 rue de Verdun 92800 Puteaux (Exemples ci-après)

1. Ganden Tashi

Ganden Tashi est né en 1968 à Gyama Xian, au Tibet. Il a été scolarisé de 8 à 15 ans, puis a rejoint le monastère de Ganden pour devenir moine. En mai 1988, avec trois autres moines, il organisa une manifestation en faveur d'un détenu politique tibétain. Il fut arrêté et sévèrement battu jusqu'à en perdre connaissance. Il subit des interrogatoires "musclés" durant lesquels il ne renia jamais ses idées d'indépendance du Tibet. Envoyé à la prison de Gutsa, il fut encore interrogé très souvent et battu avec violence. Ensuite ce fut la prison de Sangyio avec le même traitement et toujours son obstination à ne pas abandonner ses idées indépendantistes. Il eut à souffrir non seulement de mauvais traitements mais également de malnutrition. Soumis à des travaux humiliants, battu sévèrement, même entre prison et tribunal, cela ne l'empêche pas de former avec d'autres prisonniers un nouveau groupe de résistance pour faire circuler de l'information politique sur la situation au Tibet. Cela lui vaut de passer une année

entière avec les fers aux pieds, 34 jours dans un cachot et battu quotidiennement. Condamné à 9 ans de prison supplémentaires, deux de ses amis sont condamnés à mort et exécutés le jour même. Un troisième ami n'est épargné que grâce à une intervention et de fortes pressions internationales.

En août 1992, Ganden Tashi fut transporté à l'hôpital civil de Lhassa suite à une syncope de cinq jours due à un violent coup de crosse sur le crâne. Il en sortit paralysé et dut suivre des traitements médicaux durant 2 ans. Il fut finalement "libéré" en mai 1994 pour raisons de santé, mais sa famille dut payer la moitié des frais d'hôpitaux, une somme très importante pour leurs revenus.

Ganden Tashi ne fut pas autorisé à retourner à son monastère, ni à travailler. Il n'était pas autorisé non plus à aller dans aucune école, à se rendre à aucune sorte de réunion, ni même à adresser la parole à qui que ce soit. Il restera en liberté surveillée, suivi en permanence par des policiers et photographié puis interrogé chaque fois qu'il adressait la parole à quelqu'un. Inscrit dans une école près du Norbulingka, il fut renvoyé dès que le directeur connut son passé politique. Refusant de subir plus longuement pareille oppression, Ganden Tashi choisit le chemin de l'exil le 14 octobre 1996 en compagnie de deux autres amis de détention libérés peu de temps auparavant. Après avoir rencontré le Dalaï Lama à Dharamsala, Ganden Tashi a choisi de suivre des études générales dans une école tibétaine où il reçoit gîte, nourriture et enseignement gratuitement grâce à la générosité du monastère dont dépend son école, mais il lui reste à payer ses vêtements, le matériel scolaire, une partie des frais médicaux et

autres besoins secondaires de base.

Ganden Tashi garde de très sérieuses séquelles de son "accident". Chaque matin au réveil, il souffre de terribles migraines et son oeil droit est presque aveugle durant plusieurs heures. Ganden Tashi est à même d'apporter au public des informations crédibles et approfondies.

2. Rigzin Choenyi

Rigzin Choenyi est née vers 1975 dans un petit village tibétain, Tchoutcheu, situé à 35 km de Lhassa. Se sentant très attirée par l'enseignement de Bouddha, elle choisit de rejoindre le monastère de Chungseb afin d'y mener une vie religieuse et y étudier. En 1987 (ou 88 ?) les autorités chinoises donnent l'ordre de remplacer les cours de bouddhisme par des cours de communisme. Rigzin Choenyi, profondément choquée et peinée, découvre ainsi la situation politique de son pays et plus particulièrement l'oppression chinoise dans les monastères tibétains. En 1988 (ou 89?), fermement déterminée à défendre la liberté religieuse de son pays, elle se rend en compagnie d'une trentaine de nonnes et de moines à une manifestation pacifique dans les rues de Lhassa, revendiquant la liberté au Tibet. Elle revient saine et sauve à son couvent mais la direction l'expulse. Elle passe ensuite quelques mois auprès d'amis et de sa famille dans le Kongpo. Toujours douloureusement révoltée par l'oppression chinoise au Tibet qui la p

rive de ses études de textes bouddhiques, elle revient à Lhassa pour participer à une autre manifestation pacifique. Elle s'y fait arrêter en même temps que 6 autres nonnes, et est incarcérée provisoirement dans la prison de Gutsa où elle subit des interrogatoires sous la torture: suspendue au plafond par les poignets ligotés, battue avec des ceinturons, des crosses d'armes, des cordes et des matraques électriques, brûlée par des cigarettes, ...

Après un simulacre de procès, elle écope de 7 années de détention et est envoyée à Drapchi. Là, en plus des conditions difficiles, elle continue à subir régulièrement la torture, surtout lorsqu'elle est surprise à prier ou à aider ses compagnes de cellule torturées. Le plus douloureux fut pour elle d'assister à la souffrance de ses camarades et plus particulièrement de voir mourir certaines d'entre elles suite à des mauvais traitements. En mars 1992, afin de célébrer le Nouvel An tibétain et de commémorer le soulèvement de Lhassa (1959) les détenus politiques de sa section décident de revêtir des habits civils pour protester. Tous les "manifestants" sont sévèrement châtiés, torturés... Rigzin Choenyi est sauvagement battue. Les gardes lui brisent une jambe dont elle souffre toujours encore aujourd'hui (juillet 1997) et la fait boiter.

Comme beaucoup d'autres prisonniers, elle est contrainte à des "dons" de sang à outrance, et fut hospitalisée durant un mois suite à l'un de ces "dons".

Libérée en septembre 1995 après 6 ans de détention à Drapchi, et très attachée à ses études religieuses, elle choisit l'exil, ne pouvant rejoindre aucun monastère au Tibet.

Rigzin est une jeune femme très simple et plutôt timide. Son regard profond révèle le souvenir douloureux de ce à quoi elle a assisté dans les geôles chinoises. Son visage reflète une très grande peine à laquelle il est bien difficile de rester indifférent. Elle parle rarement d'elle, mais raconte volontiers les larmes aux yeux les souffrances de ses amies, mortes ous la torture. (autres exemples courant août)

(Tibet Info du 27/07 au 9/08/97)

 
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