Tandis que les dirigeants du Parti Communiste chinois se sont réunis à Beidahe, la plage réservée à la "Nomenklatura" pour préparer le 15ème Congrès, qui doit se tenir à l'automne, la police renforce les surveillances de dissidents sur tout le territoire, y compris à Hong Kong. Ainsi le dissident Jiu Cheng a-t-il été placé deux fois en garde à vue au cours de
ces derniers jours, et son domicile étroitement surveillé pour avoir osé écrire au secrétaire du PC Jiang Zemin pour réclamer le jugement de l'ancien responsable du Parti à Pékin, M. Chen, accusé d'avoir détourné 2,2 milliards de dollars au détriment de la capitale.
"L'ambiance est très tendue à la veille du congrès" a affirmé pour sa part un vétéran de la dissidence M. Qin Yongmin, qui a pris lui aussi le risque d'écrire à Jiang Zemin pour lui demander de relancer les réformes politiques. Les épouses des dissidents sont, elles aussi, constamment surveillées. "Trois ou quatre personnes me suivent partout ou je vais" a déclaré la femme
de Chen Ziming, libéré conditionnel pour raisons de santé.L'épouse de Liu Xiaobo, condamné à trois ans de camp pour avoir prôné des négociations avec le Dalaï Lama, a même vu les policiers s'installer dans l'appartement voisin du sien. Cette recrudescence policière pourrait également être due à la visite du conseiller du Président américain, Sandy Berger, chargé de tenter de résoudre les questions les plus épineuses des
relations sino-américaines.
Le respect des engagements chinois à Hong Kong pourrait également figurer à l'ordre du jour de ces rencontres. Il semble être très relatif en ce qui concerne les opposants. Plusieurs d'entre eux ont été l'objet d'intimidations policières ou de tentatives d'infiltration. Ainsi, Lu Siqing, président du Centre d'information pour les droits de l'homme et les libertés démocratiques est-il harcelé par la police, ou plutôt par de mystérieux correspondants qui ne cessent de le questionner sur ses activités. Il refuse néanmoins de quitter la ville alors qu'une soixantaine d'autres dissidents auraient cherché refuge à l'étranger avant la rétrocession de Hong Kong à la Chine.
(Source : 36 15 Tibet Info/AFP (août 97))