PEKIN, 15 sept (AFP) - Un porte-parole officiel chinois a démenti lundi des informations selon lesquelles l'ancien chef du PCC Zhao Ziyang aurait écrit aux délégués du 15ème Congrès du Parti Communiste Chinois pour demander la révision du jugement sur les événements de Tiananmen du 4 juin 1989.
"Nous n'avons pas reçu cette lettre et le problème du 4 juin a déjà été résolu par le Parti et le gouvernement", a affirmé à la presse Xu Guangchun, directeur adjoint du Département de la Propagande du Parti et porte-parole du Congrès réuni à Pékin.
Selon des informations publiées par la presse occidentale, citant des sources à l'intérieur du Parti, M. Zhao aurait adressé une lettre aux responsables du PCC pour demander une révision du jugement sur les événements de juin 1989, qui avaient provoqué sa disgrâce.
L'authenticité de cette lettre est toutefois mise en doute par certains diplomates et sinologues, qui jugent son ton trop "agressif et provocateur" pour émaner d'un vétéran de la politique chinoise comme M. Zhao.
Une autre lettre, attribuée à l'ancien secrétaire général du PC et publi e en mars dans la presse de Hong Kong, s'était finalement révélée être un document apocryphe.
M. Zhao, 78 ans, vit en résidence surveillée depuis qu'il a été démis de son poste en mai 1989, pour avoir été jugé incapable de mettre un terme aux manifestations pro-démocratiques des étudiants sur la place Tiananmen.
Ces manifestations, qui devaient être brutalement réprimées par l'armée sur ordre de Deng Xiaoping dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, sont officiellement qualifiées d'"événements contre-révolutionnaires".
C'est Jiang Zemin, actuel secrétaire général du Parti, qui avait été chargé par Deng de succéder à M. Zhao.
La mort de l'ancien patriarche du régime, survenue en février à l'âge de 92 ans, a donné naissance à une vague de spéculations sur la possibilité d'une révision du jugement de Tiananmen.
Dans la lettre qui lui est attribuée, Zhao Ziyang affirme que ces manifestations, n'étant pas dirigées contre le Parti, n'étaient pas contre-révolutionnaires, et qu'il était donc inutile d'envoyer l'armée.
"Il semble improbable qu'un vieil apparatchik comme Zhao puisse réclamer à l'équipe dirigeante d'ouvrir un débat sur les événements de Tiananmen, en commençant par accuser le pouvoir actuel d'avoir commis une erreur grave", a commenté un sinologue.
"Zhao sait bien que le meilleur moyen d'obtenir une réhabilitation dans ce Parti est d'admettre d'abord une partie de ses erreurs, quitte à revenir sur ses déclarations plus tard, comme l'avait démontré à plusieurs reprises Deng Xiaoping", a-t-il ajouté.
(AFTL - 16/09/97)