Chef divisionnaire du Bureau de la rééducation par le travail, Jiang Jinfang a expliqué dans les colonnes du China Daily le 29 sept. que depuis 40 ans les camps de travail - où ont été détenues sans jugement jusqu'à quelque 2,5 millions de personnes, dont beaucoup de dissidents - ont joué un rôle important dans le maintien de l'ordre public.

Le placement dans un camp de travail relève d'une décision administrative, et non judiciaire, qui incombe aux organes de sécurité. Ces derniers disposent ainsi du pouvoir d'envoyer, de leur propre initiative, un individu en rééducation pour une durée pouvant aller jusqu'à trois ans.

Selon Jian Jinfang, ce système a un effet dissuasif concernant la criminalité. "De nombreux malfaiteurs ont été stoppés dans leurs activités délictueuses en raison de ce système", a-t-il souligné.

Actuellement, environ 230.000 chinois sont détenus dans les 230 camps de travail que compte la Chine, la plupart pour des délits comme participation à des jeux d'argent, vols ou prostitution.

Ce système permet en fait aux Bureaux de la Sécurité Publique d'envoyer qui ils veulent pour n'importe quel motif.

Liu xiaobo, un dissident qui avait demandé l'an passé l'ouverture d'un dialogue entre le gouvernement chinois et le Dalaï Lama, a ainsi été condamné à trois ans en camp.

Chen, un autre dissident, poursuit ses trois années de détention pour avoir demandé la libération des prisonniers politiques, et une enquête sur le massacre de Tian Anmen en 1989.

Liu Nianchun, condamné en 1995 à trois ans, verra sa peine allongée de six mois pour "non repentir", ...

(Source: AFP 29 sept. 97) (Tibet Info 3 oct 97)