de Bernard Vergnes
SOMMAIRE: Un courrier des lecteurs indicatif des réactions des citoyens à la manière dont les dirigeants politiques européens "affrontent" la question de l'agression de la Bosnie par le régime de Belgrade. (Le Monde, Courrier des lecteurs, Samedi 11 septembre 1993)
Nous avons très peur. Sur les marchés monétaires internationaux, la vague de spéculation a bousculé le cours du dollar, de la livre, du franc, de la lire, de la peseta et du mark. Heureusement, l'intervention de l'Europe des monnaies a démontré que l'Europe existe: avis à ceux qui en douteraient ! Les dirigeants européens viennent de prouver leur inflexible détermination à défendre coute que coute le prix de l'argent. L'essentiel est donc sauf.
A Sarajevo, le cours de l'Homme a brutalement baissé ces derniers temps, après une prise de bénéfices de l'armée serbe. Mais cette opération ne devrait pas destabilisé les autres valeurs. Ainsi, la précipitation de l'Europe politique (ou monétaire, comme on voudra) n'est-elle pas de rigueur sur ces marchés-là ?
En outre, le cours de l'Homme n'entrant pas dans le serpent monétaire européen, les investissements et les entreprises ne devraient pas s'en trouver pénalisés. Meme une très forte dévaluation de l'Homme en Bosnie-Herzégovine ne saurait entamer la légitime confiance des opérateurs envers la fiabilité du marché européen.