Le gouvernement chinois a estimé le 7 oct. qu'il serait "inimaginable" que le Comité Nobel attribue le Prix Nobel de la Paix au plus célèbre des dissidents chinois, Wei Jingsheng.

"Wei Jingsheng a enfreint la loi chinoise. Son cas relève du ministère de la Justice", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Shen Guofang.

Il y a un an, Wei J. avait obtenu du Parlement européen le prix "Andrei Sakharov". Pékin avait alors fait part de son "indignation" face à cette "ingérence grossière" dans les affaires judiciaires chinoises. Condamné en 1995 à 14 ans de prison pour "sédition", Wei avait déjà passé 14 ans et demi dans des camps de rééducation, à la suite de sa participation active au mouvement du "Mur de la Démocratie" à Pékin (1978-79). Il avait été libéré en sept. 1993 avec 6 mois d'avance alors que la Chine souhaitait décrocher l'organisation des J.O. à Pékin en l'an 2000. Il devait être à nouveau interpellé en avril 1994, puis tenu au secret pendant un an et demi, jusqu'à son procès en 1995. Fin août, un ancien de la dissidence chinoise, Ren Wanding, a écrit au Comité Nobel pour lui suggérer d'attribuer le prix à "tous les participants" du Printemps de Pékin, écrasé par l'armée chinoise en juin 1989.

L'un des principaux dirigeants du mouvement étudiant de 1989, Wang Dan, a également été cité comme l'un des possibles lauréats du prix 1997. Wang Dan, 27 ans, a été condamné l'an dernier à 11 ans de prison pour "activités contre-révolutionnaires".

Au cours du XVème Congrès du Parti communiste chinois (PCC) le mois dernier, le ministre de la Justice, Xiao Yang, a accusé Wei Jingsheng et Wang Dan de feindre d'être malades afin de pouvoir obtenir une libération anticipée.

(Mise à jour le 10 oct.: le Prix Nobel de la Paix 1997 a été attribuée à Jodi Williams pour l'association "International Campaign to Ban Landmines" (Campagne Internationale pour l'interdiction des mines anti-personnelles")

(Source: AFP 7 oct. 97) (Tibet Info 12 octobre 97)