"Alors que le dernier film d'Hollywood 'Sept ans d'aventure au Tibet' met en lumière l'invasion brutale, puis l'occupation illégale du Tibet par la Chine, la machine de propagande chinoise a recours à son habituelle mauvaise foi au sujet du leader tibétain" affirme le communiqué qui précise: "Selon les allégations de la propagande chinoise, Sa Sainteté le Dalaï Lama tomba durant son enfance sous l'influence d'Heinrich Harrer, dont on a récemment découvert qu'il avait eu des affiliations avec le mouvement nazi, et dont les mémoires constituent la base du film. Evidemment, la motivation qui se cache derrière cette propagande est de torpiller le profond respect que la communauté internationale - et particulièrement la communauté juive - porte à Sa Sainteté le Dalaï Lama, et leur soutien en faveur de la cause du Tibet.

Mais connaissant et approuvant le fidèle engagement de Sa Sainteté le Dalaï Lama en faveur de la liberté, de la justice et de la paix, l'opinion du monde libre, et notamment l'opinion juive, ne tomberont pas sous le piège de cette propagande incohérente".

Retraçant le caractère occasionnel du séjour de Harrer au Tibet - sa fuite du camp d'internement britannique de Dehradun en Inde - le gouvernement tibétain affirme:

"Quand Harrer arriva au Tibet, S.S. le Dalaï Lama était occupé à sa formation spirituelle sous la conduite des plus grands maîtres tibétains. Il ne passa donc qu'un temps limité avec Harrer, apprenant l'anglais et l'écoutant parler du monde extérieur. Il est important de souligner qu'à aucun moment de son séjour au Tibet, Harrer n'évoqua une quelconque sympathie pour le nazisme, et s'il l'avait fait, la fin de son séjour aurait été précipitée. Quiconque a une simple connaissance du bouddhisme tibétain sait que les causes défendues par le nazisme sont aux antipodes de la culture tibétaine.

En tout état de cause, c'est Harrer qui finit par être influencé par la philosophie bouddhiste. Dans une déclaration faite chez lui, à Huttenberg, Harrer déclara: "Ma philosophie politique personnelle éclôt au Tibet. C'est une philosophie qui reflète beaucoup de croyances du bouddhisme, et qui met fortement en relief la vie humaine et la dignité humaine. C'est cette philosophie qui a guidé ma vie lors de mes récentes visites au Tibet, et lors de mes explorations dans bien des endroits du monde durant les quatre décennies et demi passées. C'est aussi une philosophie qui m'a amené à condamner aussi fermement que possible les horribles crimes de la période nazie".

Enfin le texte établit une similitude entre le nazisme et la politique d'extermination poursuivie par le gouvernement de Pékin à l'encontre des Tibétains (plus d'un million de victimes sur une population d'environ six millions) et de tous ses opposants, martyrisés dans les camps de concentration. Il cite à cet égard un article de Bernard Levin qui affirme que, si le mot génocide doit être utilisé avec précaution, "il n'y a que quatre massacres collectifs qui de toute évidence peuvent recevoir cette dénomination. Ce sont: l'Holocauste juif, la Terreur stalinienne, le massacre sanguinaire de Pol Pot et des Khmers Rouges, et ce qui fut fait au peuple et à la culture du Tibet au cours de la misérable expédition chinoise née de la cupidité, utilisant le meurtre et la torture sous la folle direction de Mao Tsétoung".

(Source: DIIR Dharamsala/WTNN) (Tibet Info - 1 novembre 97)