Déjà cet été, une requète avait été présentée à l'Ambassadeur d'Union Soviétique à Rome et des appels avaient été adressés à Gorbatchev pour tenter de surmonter le problème bureaucratique et politique de l'octroi des visas aux Soviétiques invités au Conseil Fédéral du Pr. On s'était démené plus particulièrement en faveur d'Evghenia Debravskaya, membre du Conseil Fédéral. Quelques inscrits radicaux soviétiques, les dissidents Grigoriants et Timofeev, les députés Afanasiev et Korotich avaient également été invités à participer aux travaux. Même Boris Eltsin, leader du "Groupe d'opposition démocratique radicale" au Soviet, avait été sollicité à intervenir pour la délivrance des passeports.

Nombreux efforts menés en vain puisqu'on avait dû annuler le Conseil Fédéral prévu fin juillet à Strasbourg. Marco Pannella, déclarait à ce propos que le Parti radical dut renoncer: "à tenir une réunion de toute première importance pour défendre le droit-devoir de ses membres soviétiques à participer au Conseil Fédéral et à prendre part aux décisions".

Le Conseil Fédéral était ensuite reconvoqué à Rome pour début septembre.

En août, de nouvelles initiatives furent engagées et des pressions exercées sur les autorités soviétiques. Ainsi, deux représentants du Parti radical, Antonio Stango et Marino Busdachin, se rendirent à Moscou pour tenter de résoudre la question des permis. Les députés Afanasiev et Korotich, qui n'avaient pas de problèmes d'autorisation, assurèrent leur présence au Conseil Fédéral. Mais aucun signal ne vint de la part des autorités.

Le 20 août, Pannella entâma une grève de la faim. "En tant que nonviolent, j'ai le devoir d'intervenir de manière appropriée pour permettre aux autorités soviétiques et, si nécessaire, au Président Gorbatchev de surmonter les obstacles qui empêchent nos camarades et nos invités de venir". C'est ainsi que naquit dans la presse l'affaire "Debravskaya".

L'association nonviolente "Liberté et Paix", qui compte plus de 70 inscrits au Pr, se réunit à Moscou et décida d'organiser des manifestations à Moscou, Leningrad et Riga, pour commémorer le cinquantième anniversaire des "pactes de sang Molotov-Von Ribbentrop". Les manifestations furent interdites mais malgré tout le 23 août, environ 2000 personnes se rassemblèrent sur la place Pushkine à Moscou, avec des banderoles et des pancartes, pour réclamer plus de la liberté et plus de droits. Nombre d'entre eux furent arrêtés par la police, parmi lesquels sept radicaux, dont Antonio Stango et Evghenia Debravskaya. A Leningrad et à Riga, il y eut aussi de dures charges de police et des arrestations. Les manifestants furent tous jugés et condamnés à 15 jours de prison, exepté Stango, qui fut libéré immédiatement et Evghenia Debravskaya, qui fut condamnée à une forte amende et relâchée car elle doit s'occuper de ses enfants.

En attendant, Vladimir Vanine, le directeur à Rome de l'agence "Novosti", soutint dans une lettre ouverte à Marco Pannella que les visas pour les soviétiques avaient déjà été délivrés. En réalité, comme le fit remarquer Pannella dans sa réponse, seules des autorisations pour Grigoriants et Timofeev avaient été accordées, même si ceux-ci n'avaient pas encore pu les retirer, cela pour des motifs personnels, alors que pour Evghenia Debravskaya et les autres radicaux, il n'y avait rien de nouveau.

Pendant ce temps, Stango et Busdachin déclarèrent qu'ils resteraient à Moscou, malgré que leurs visas fussent arrivés à expiration, pour s'enquérir du sort des personnes arrêtées et pour s'assurer de l'octroi des visas. Ils seront cependant vite arrêtés et renvoyés à Rome.

On apprit enfin le jour suivant que le visa avait également été accordé à Evghenia Debravskaya.

Pannella ayant atteint l'objectif principal, décida de suspendre son jeûne.