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Agora' Agora - 31 ottobre 1989
LE PARTI TRANSNATIONAL: DEMOCRATIE ET DROIT A L'INFORMATION: LA DEMISSION DE MARCO PANNELLA DE LA CHAMBRE DES DEPUTES - LES MANIFESTATIONS DE MOSCOU, VARSOVIE, PRAGUE, BUDAPEST, POUR LE DROIT A L'INFORMATION DANS LES PAYS OCCIDENTAUX - LA GREVE DE LA FAIM A OUTRANCE DE MARCO PANNELLA, GIOVANNI NEGRI ET GINO DEL GATTO - L'ACCEPTATION DE LA DEMISSION DE MARCO PANNELLA.

SOMMAIRE: Avec sa lettre de démission de la chambre des députés italienne, Marco Pannella ouvre la campagne pour le droit à l'information en occident. Dans un article dans le GIORNALE D'ITALIA, Marco Pannella explique la régression fasciste en cours dans certains pays de "démocratie réelle". Pour la première fois à l'Est, il s'est déroulé des manifestations qui revendiquent le respect des droits politiques dans le dit-occident démocratique. L'arrestation des militants radicaux à Moscou, le procès et leur condamnation. La grève de la faim de Marco Pannella et Giovanni Negri.

La chambre des députés italienne accepte la démission de Marco Pannella bien que tous les participants se déclarent contre.

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* 6 octobre 1989 *

DEMISSION PANNELLA: LA DEMISSION DE LA CHAMBRE DES DEPUTES DE MARCO PANNELLA. LE TEXTE DE LA LETTRE ENVOYEE HIER A LA PRESIDENTE NILDE IOTTI.

Rome, le 6 Octobre - N.R.- Voici le texte de la lettre de démission de la chambre des députés de Marco Pannella, envoyée hier à la présidente de la Chambre des députés italienne, Nilde Iotti.

Madame la Présidente

Où que l'on pose le regard, la prédominance des impulsions, des réflexes, des violences institutionnelles et sociales de caractère inéluctablement fasciste, apparaît tragiquement clair.

S'il manque, ou s'il semble manquer, la violence d'escadre, avec ses victimes et ses assassins, c'est parceque l'assassinat de l'image, de la vérité, de la tolérance, des idées, des lois-même et de leur fondement moral, la Constitution, est accompli aujourd'hui à toute heure, de façon plus complète, plus profonde, plus radicale qu'alors, à travers l'oeuvre des mass-médias (en premier la RAI-TV, dont le banditisme et l'esprit d'escadre, non seulement sur la 1ère chaîne, mais encore plus sur la chaîne "socialiste" et dans sa gestion "présidentielle"; et grâce aussi au déchaînement, convergent avec ceux-là, des journaux qui sont l'expression des plus importants groupes industriels et de pouvoir italiens et multinationaux), et le dénigrement du Parlement, la tendance à lyncher tous ceux qui ne sont pas d'accord avec le leader du PSI et ses "protecteurs" ou "alliés" dans la D.C., comme cela est déjà arrivé à l'occasion des votes sur le "vote secret" et, ce qui arrive maintenant, par le silence du Président du Sé

nat, à propos de la loi sur la drogue.

La commission de vigilance de la RAI-TV est en train d'engager directement le Parlement dans une oeuvre de piraterie pharisaïque de complicité par omission avec ce cadre subversif, de trahison de la Constitution, de négation de la loi, de la légalité, de la légitimité de l'affrontement politique.

Sur cela, aucun véritable débat à la Chambre, en convergence avec le système politique et partitocratique de type fasciste qui est en train d'envahir les idéaux et les forces de la démocratie et de la légalité.

C'est pour cela que je donne ma démission de la chambre des députés. Ce qui est en train d'arriver à l'occasion des élections administratives romaines ne serait plus toléré dans l'Est européen, pas même en URSS, où Elstin n'aurait même pa pu être connu comme candidat, s'il avait concouru à des élections italiennes. Je ne marche pas.

* 10 Octobre 1989 *

LES MANOEUVRES AUTOUR DU SYSTEME TELEVISE ET RADIOPHONIQUE EN ITALIE - ATTENTAT A LA CONSTITUTION - UN ARTICLE DE MARCO PANNELLA PUBLIE DANS "LE GIORNALE D'ITALIA".

"Il est temps de soulever le problème désormais dramatique des droits démocratiques, de la légalité et de la légitimité de certains régimes de "démocratie réelle", toujours moins démocratiques et toujours plus fascistes dans la pratique partitocratique.

C'est-là un thème qui peut, qui doit voir, et qui, dorénavant verra engagé le Parti Radical (transnational et transpartitique) et tous ses militants. Il est temps de voir mobilisés les militants démocratiques de Hongrie, et même soviètiques, par exemple, même pour défendre les droits civils et humains des citoyens italiens, et des minorités qui, opprimées, toujours davantage sans voix, sans visage, sans conditions de parité, ou même de discrimination vivable, dans le jeu "démocratique" ravi par des groupes oligarchiques, politiques et économiques.

Ce qui est en train d'arriver en Italie dans l'information télévisée et radiophonique, et en grande partie dans la presse, constitue un véritable attentat à la Constitution, aux droits civils et constitutionnels des citoyens.

Cet Attentat, cette activité subversive contre les institutions républicaines, sont une ouverte, outrée, arrogante violation des codes et de la loi suprême. Et ce n'est pas un hasard si la magistrature italienne a été jusqu'ici, et depuis des décennies, dans dans toutes ses composantes, le chien de garde, féroce et sans exception, de cette régression fasciste de la partitocratie.

Si la Cour Constitutionnelle peut affirmer qu'il n'existe plus en Italie aucune certitude du droit; Si le Parti Socialiste peut agir comme il le fait, avec encore plus d'arrogance que celle jamais employée par la Démocratie Chrétienne, comme une véritable association subversive; Si le PSI utilise le pouvoir, le sous-pouvoir, l'excès de pouvoir, en syntonie avec la récupération de son historique insensibilité démocratique, qui le mena à mériter le prix Stalin pour les noirceurs accomplies dans la période la plus infâme du stalinisme, et qui avait déjà vu naître et s'affirmer dans son sein le fascisme en Europe; Si les partis laïques et libéraux confirment leur comportement de stupide et aveugle acceptation et instigation (dans leurs intentions "instrumentales") de l'usage fasciste du pouvoir et des institutions, comme l'a fait la plus grande partie de leurs ancêtres pour l'affirmation du fascisme; Si même le PCI dénonce une partie de ces faits, mais sans force et en relation évidente avec son intérêt pour une

politique de coalition, malgré les dénégations hâtives et scolastiques de ces dernières semaines; Si personne ou presque, ne pose le problème du Csm, et en premier lieu de son Président, comme intolérable avec la légalité constitutionnelle et institutionnelle, géré comme il est par des juristes et des politiciens qui ont été et restent de culture d'état d'urgence, c.à d. jacobine, antidémocratique et antijuridique; si les élections sont toujours plus faussées et rendues antidémocratiques par le détournement toujours plus violent du droit-devoir du citoyen de connaître d'abord et de choisir et délibérer ensuite, si ces jours-ci, par rapport à la position antiprohibitionniste le PSI, le secrétaire de la DC, le ministre de l'intérieur, et souvent même, le président du Conseil, agissent comme de vulgaires propagandistes de l'intolérance et de la discrimination, avec la RAI-TV déchaînée qui fait de l'ostracisme contre tous ceux qui - catholiques et laïques, communautés thérapeutiques et Parti Radical, magistrat

s et médecins, politiques et parlementaires (avec le silence-absence du Président du Sénat)- opèrent en syntonie avec leurs consciences et leur mandat; si tout cela arrive il faut alors ne plus se limiter à des doléances et à des protestations, ne plus se conformer à cette "trahison des Clercs" de signe opposé à celle qui a été dénoncée par Julien Benda dans les années trente, mais aussi scandaleuse et douloureuse, ne pas répéter le cheminement du déhonneur et de la mort qui fut celle de l'immense majorité de la classe intellectuelle et politique dans les années vingt et trente, il faut que tous ceux qui ont aujourd'hui le sens de la responsabilité qui amena un peu plus d'une douzaine de sénateurs, en 1929, à voter contre le Concordat cléricofasciste, et de professeurs universitaires -en 1933- à refuser de jurer fidélité au régime fasciste, il faut qu 'ils agissent avec la responsabilité et la force des militants de "Ne Pas Lâcher" et de Carlo et Nello Rosselli, des Terracini et des Spinelli, des Ernesto Ro

ssi et des Ignazio Silone, tout comme les héritiers de ces derniers doivent s'assumer la responsabilité et la capacité d'agir avec justesse et propriété même sur le plan institutionnel.

Il est temps de revenir, de passer en masse même à cette pratique de lutte et de dialogue qui est celle de la nonviolence, à l'unité des croyants de confessions différentes, de religiosité institutionnelle ou laïque, comme cela arriva durant notre Risorgimento, jusqu'aux pactes Gentiloni-Giolitti, prodromes de ceux de Gasparri-Mussolini.

Mais tout cela sera possible si on le prendra comme réponse - même italienne, même institutionnelle, même conjoncturelle- à la crise toujours plus grave de la démocratie, suffoquée et caricaturée par des régimes de "démocratie réelle" comme le régime italien, et comme beaucoup d'autres, européens ou non.

L'alternative de gauche, que l'on continue de poursuivre, est propre, tout à fait propre à la débâcle antidémocratique et partitocratique. A Rome, ni plus ni moins que pour le reste de l'Italie. Le refus de la proposition d'une liste Nathan, dans la platitude et la misère dont elle a témoigné, la criminalisation d'une composante de la DC, avec l'acquittement de fait des véritables coupables (en commençant par les libéraux, les Républicains, les Sociaux-Démocrates et par les maîtres "socialistes") de la catastrophe romaine, la proposition de listes de parti qui sont pires, plus vieilles, toutes, que les traditionnelles (à l'exception des verts, Dp et antiprohibitionnistes), la misère des arguments de protestation des laïques et des arguments de silence qui sont les leurs, le refus de la part du PCI même d'une liste Ingrao, d'alliance avec les démocrates, laïques, intellectuels, radicaux, basée sur "un projet 2000", constituent le corollaire à craindre par l'absence élémentaire de garanties républicaines et r

espectueuses de la loi. Le Président de la République fait mine de ne pas voir, de ne pas entendre, de ne pas savoir. C'est toujours mieux que l'explicite consentement ou que la justification de l'état d'urgence. Mais toujours très en dessous du minimum nécessaire sur le plan constitutionnel et civil. Giovanni Négri, depuis quelques semaines, a annoncé le passage à la panoplie des armes nonviolentes pour empêcher que ne s'accomplisse, à l'occasion des élections romaines, un autre aberrant abaissement des niveaux de légalité et de civilité de l'affrontement politique. Je crains qu'il n'ait eu pleinement raison et qu'il faille ne plus se faire d'illusions et accumuler d'autres retards: ou, de nouveau, pour "revenir à la démocratie", on utilisera jusqu'au bout, de nouveau, la voie de l'assassinat même physique, après celui politique, moral, juridique qui a lieu actuellement. J'entends déjà le choeur des anathèmes suffisants ("toujours les mêmes insignifiants excès...") s'élever de tous cotés; encouragement a

u pire pour les pires individus, de la part des "meilleurs".

Pourrais-je suggérer à ces Messieurs de lire, ou de relire le splendide, dramatique, épouvantable livre de Jader Jacobelli sur "Croce-Gentile", et leur correspondance, avec le cadre phariséen et à la Ponce Pilate dans lequel ne put ne pas s'inscrire la très résistible ascension de Mussolini, visage illuminé par l'irrésistible descente aux enfers et vers l'infamie de tant d'"ennemis"? ".

* 20 Octobre 1989 *

LEGALITE L'INFORMATION: MANIFESTATIONS DE CITOYENS DE L'EST DEVANT LES AMBASSADES ITALIENNES ET ESPAGNOLES DE MOSCOU, VARSOVIE, BUDAPEST, PRAGUE: "PERESTROIKA ET LEGALITE DEMOCRATIQUE URGENTES PAS SEULEMENT DANS LES PAYS DE SOCIALISME REEL".

REMISE D'UNE LETTRE AUX AMBASSADEURS D'ITALIE ET D'ESPAGNE.

MANIFESTATIONS EGALEMENT A MADRID DEVANT LA T.V. D'ETAT.

Rome,20 Octobre - N.R.- Devant les ambassades italiennes et espagnoles de Moscou, Varsovie, Budapest et Prague, des citoyens de ces pays et des militants du Parti Radical transnational ont manifesté pour la démocratie dans les pays de l'Ouest. Les manifestants ont remis aux ambassadeurs italiens et espagnols, une lettre dans laquelle ils dénoncent "la croissante menace que représente dans le monde et dans l'ère des communications de masse, le "quatrième pouvoir" dont la force apparaît quelques fois démesurément supérieure aux pouvoirs traditionnels, à un tel point que la différence entre la libre information dans les pays démocratiques et l'information autoritaire des régimes totalitaires, est toujours moins actuelle." Certains militants radicaux des pays de l'Est ont décidé d'adhérer à la grève de la faim des radicaux espagnols et italiens, pour témoigner leur concrète solidarité à ceux qui à l'Ouest se battent contre une démocratie qui est toujours moins démocratie et toujours plus "démocratie réelle".

A Budapest, à 11 heures, avec les militants et les sympathisants du Parti Radical transnational, ont manifesté les conseillers fédéraux Ferenc Parcz, hongrois, Massimo Lensi, italien, et Vito Cezmadiski, croate.

A Madrid, à 13 heures, plusieurs dizaines de personnes, dont l'inspecteur de police José Manuel Sanchez Garcia et la journaliste Vitoria Sendon, chefs de liste de la "Lista Antiprohibicionista sobre droga - grupo de Radicales en Madrid" présente aux élections politiques espagnoles du 29 Octobre dernier, ont manifesté devant l'entrée principale de l'édifice "Torrespana" de RTVE (Radio Television Espanola). Il y avait également Marco Pannella, Emma Bonino, Marco Taradash et Anthony Henmann, brésilien, de la ligue internationale antiprohibitionniste.

VOICI LE TEXTE DE LA LETTRE REMISE AUX AMBASSADEURS D'ITALIE ET D'ESPAGNE A MOSCOU, BUDAPEST, PRAGUE, VARSOVIE.

Nous sommes des militants du Parti Radical, militants de la démocratie et du droit, des libertés de pensée et d'opinion, des droits humains et civils. Nous sommes, surtout, des militants nonviolents qui vivent quotidiennement leur propre engagement afin que, ici et maintenant, puissent s'affirmer dans nos sociétés des principes et des valeurs qui autrement seraient condamnées à demeurer lettre morte, trop souvent hypocritement mis en exergue pour être ensuite mieux répudiés et foulés aux pieds. Dans les pays de socialisme réel, de ses crises et de ses cendres, beaucoup d'entre-nous continuent de payer cet engagement avec une lourde contribution personnelle, entourés et refoulés dans le mur de silence et de la répression. Mais nous savons aussi bien que l'émargination, la censure, l'embrigadement et le refus du droit à l'identité et à l'image, sont des phénomènes qui n'appartiennent pas seulement aux pays de socialisme réel: avec ces armes et à travers les mass-média on combat les adversaires politiques, les

voix qui dérangent, les minorités même en Occident qui se veut libre et démocratique, en sacrifiant à l'autel des intérêts de pouvoir, ce bien collectif qui est l'information libre et complète, la possibilité de communiquer et de connaître des idées et des propositions, le fondement même de la démocratie. Certains de nos camarades ont commencé aujourd'hui en Italie et en Espagne une grève de la faim nonviolente pour que soit assurée enfin l'information, la démocratie, des règles identiques pour tout le monde même à l'occasion d'élections qui se déroulent dans ces pays. Il y a entre autres, ceux qui, comme Marco Pannella, se sont battus, avec les seules armes de la nonviolence et de la tolérance, pour notre liberté et nos droits. Mais ce n'est pas tant par pure solidarité ou reconnaissance fraternelle qu'aujourd'hui nous décidons de manifester dans plusieurs capitales de l'Est européen et de participer à l'initiative nonviolente de la grève de la faim, que pour affirmer les raisons et la volonté d'une lutte

qui est commune. Dans le monde et dans l'ère de la communication de masse, caractérisée par un "quatrième pouvoir" dont la force apparait quelques fois démesurément supérieure aux pouvoirs traditionnels, la division entre la libre information des pays démocratiques et l'information autoritaire des régimes totalitaires, est toujours moins actuelle. A l'Ouest, pas moins qu'à l'Est, le contrôle rigide de l'information est recherché, pratiqué, localisé comme un centre de pouvoir et de conditionnement. Mais dans le monde et dans l'ère des communications de masse, il n'y a pas de plus grande blessure à la démocratie que la suppression des voix, des idées, des minorités: socialisme réel, et "démocratie réelle" tendent à des logiques identiques d'exclusion et de violence, conscients que le contrôle des moyens de communication rend désormais superflues les précédentes méthodes de liquidation de la dissension. C'est pour cela qu'aujourd'hui nous avons décidé de manifester. Et si après des années de lutte nonviolente,

de silence et de répression à l'Est, il y a aujourd'hui encore en Occident toujours plus de gens qui nous encouragent et partagent nos espérances, tout aussi bien nous demandons à ce que l'on sache combien est commune et partagée à l'Est également la bataille nonviolente pour une effective démocratie politique, une libre information, des règles et des droits identiques pour tout le monde même en Italie et en Espagne, Nous, pays de "démocratie Réelle" et de "quatrième pouvoir" embrigadé et répressif. C'est pour cela que nous manifestons devant les ambassades italiennes et espagnoles, et c'est pour cela que nous voulons aujourd'hui de façon emblématique, participer à leurs initiatives nonviolentes et partager leur grève de la faim.

* 20 Octobre 1989 *

LEGALITE L'INFORMATION: PREMIER JOUR DE GREVE DE LA FAIM A OUTRANCE DE MARCO PANNELLA, GIOVANNI NEGRI ET LUIGI DEL GATTO POUR LA LEGALITE ET L'INFORMATION. EN ESPAGNE HUIT PERSONNES FONT LA GREVE DE LA FAIM, DONT MANUEL SANCHEZ GARCIA ET VICTORIA SENDON, CHEFS DE LISTE DES ANTIPROHIBITIONNISTES AUX ELECTIONS POLITIQUES.

Rome - Madrid, 20 Octobre -N.R. - Premier jour de grève de la faim à outrance pour Marco Pannella, Giovanni Negri et Luigi Del Gatto, qui ont organisé leur action nonviolente pour demander la reconstitution d'une situation d'épanouissement démocratique, de légalité et d'information. Par la grève de la faim commencée à minuit, on demande aussi que la magistrature accomplisse les actes dús, nécessaires pour arrêter la violation des droits politiques et civils des citoyens et garantir une information non-unilatérale.

En Espagne, huit personnes, appartenant à la "Liste Antiprohibicionista sobre droga - grupo de Radicales en Madrid", ont simultanément commencé la grève de la faim, pour "attirer l'attention sur l'outrage à l'identité et à l'image des adversaires politiques de la part des mass-média".

Il s'agit de l'inspecteur de police José Manuel Sanchez Garcia et de la journaliste Victoria Sendon, chefs de liste aux élections politiques de fin-Octobre; Yolanda Alba - journaliste; Nino Olmeda - journaliste; Consuelo Ruiz-Jarabo - pharmacienne; Joaquin Arce Meteos -économiste; Pedro Gonzales Zerolo - avocat; Juan Vasquez Arango - avocat, dirigeant du PAD.

* 20Octobre 89 *

MOSCOU: 7 RADICAUX SOVIETIQUES ARRETES POUR LES MANIFESTATIONS DEVANT LES AMBASSADES POUR LE DROIT A UNE JUSTE INFORMATION MEME DANS LES PAYS DE LA DEMOCRATIE "REELLE".

Correspondance de Marino Busdachin du secrétariat du PR qui a participé et organisé avec les radicaux de Moscou, les deux "insolites" manifestations.

15 heures. Ulica Vesnina, au balcon d'un immeuble délabré de l'Arbatskaïa, agite le drapeau de l'ambassade d'Italie. En face, mélangés aux agents et aux caméras du KGB, plusieurs journalistes et caméramen sont dans l' attente de l'évènement. Quelques minutes se passent et le vent gonfle les calicots qu'Evgenya, sacha, Dmitri, Artyom, Lena et les autres tiennent tendus, bien haut, afin qu'ils soient bien visibles. "Pour une juste information en Occident" et "Espagne et Italie, non à l'arnaque de l'information", le symbole de Gandhi et autres slogans ont été imprimés durant la nuit et sont filmés et fotographiés. Nikolaï Kramov demande à être reçu par l'ambassadeur Salleo qui fait dire qu'il est absent et qui envoie hors des grilles verrouillées et gardées de l'intérieur par des carabiniers italiens, le Consul Colombo avec lequel il échange quelques phrases et auquel il remet la lettre de protestation. Le Consul prend la lettre en le remerciant, et il assure qu'il fera avoir la lettre à Salleo.

Dix minutes de flashes des photographes et de questions des journalistes sous l'étroite surveillance du KGB, puis on replie les calicots et l'on se déplace vers l'ambassade d'Espagne.

Les journalistes italiens de Moscou, avertis personnelement, ne se sont pas montrés nonobstant les promesses.

Rien n'est arrivé, Comme si la manifestation s'était déroulée à Rome ou n'importe où ailleurs. Les militants radicaux n'en croient presque pas leurs yeux, mais ils disent qu'à l'ambassade d'Espagne il en sera différemment.

Gorbatchev viendra en Italie en Novembre et il ne veut pas de "SKANDAL".

Ulica Gercena. 16 heures. L'atmosphère est différente. Les cars des services spéciaux arrivent prêts au combat. Devant les grilles sont en faction des contingents de miliciens et de KGB en civil, prêts à intervenir. 2 minutes s'écoulent et dès que les calicots sont déployés les hommes en gris interviennent.

Les uns après les autres, Evgenia Debrianskaja, Alexsander Pronozin, Lena Tjapkina, Dmitrj Ruvinskj, Stanislav Tomenko, Artjom Badenkov, sont pris et portés à l'intérieur de l'un des cars. Entretemps Kramov, à l'entrée, est en train d'expliquer à deux préposés de l'ambassade, les raisons de la manifestation et remet la lettre pour l'ambassadeur qui naturellement est absent. Quelques minutes passent et lui aussi est arrêté. Les services spéciaux l'entraînent en bas de l'escalier et le jettent à l'intérieur du car. J'essaie de les accompagner mais on me l'interdit, je suis étranger et pour moi on fait pour cette fois-ci une exception. Je les suis pendant quelques instants puis j'essaie de savoir où on les emmène.

Quelques heures après j'apprends le lieu du poste de la milice qui les détient. J'essaie d'y aller mais cela est impossible, je sais par ailleurs qu'ils auront un procès à 9 heures du matin au tribunal du quartier de Krasnopresnenskj.

Après la nuit passée en prison, le procès: Evgenja, 1000 roubles d'amende, les autres, de 150 à 350 roubles. Entre un et six mois de salaire, pratiquement impossible à payer. Radio Radicale en Italie, invite les auditeurs à s'engager par une contribution financière, à soutenir les initiatives en URSS.

* 21 Octobre 1989 *

LEGALITE - INFORMATION: ARRESTATIONS ET PROCES POUR LES RADICAUX DE L'EST QUI MANIFESTAIENT POUR LE RETOUR DE LA DEMOCRATIE EN ITALIE. A MOSCOU JUGES ET RELAXES AUJOURD'HUI, MALMENES A PRAGUE ET ENSUITE LIBERES, MANIFESTATIONS TRANQUILLES A BUDAPEST ET VARSOVIE.

Budapest, 21 Octobre -N.R.- Arrêtés hier à Moscou et jugés ce matin les militants radicaux soviètiques qui manifestaient pour le retour de la démocratie et de la pleine information en Italie, Espagne et dans les pays de l'Occident. Régulièrement effectuée la manifestation devant l'ambassade italienne, l'arrestation a eu lieu durant la manifestation à l'ambassade espagnole. Les arrêtés, tous inscrits au P.R., sont Dmitri Ruvinski, Stanislav Tomenko, Alexsander Pronozin, Nikolai Kramov, Arpion Babienkov, Evgenja Debrjanskaja, Lena Tjapkina. Le Procès a eu lieu ce matin. Selon ce qui a été reporté par Kramov par téléphone aux correspondants des agences Reuter à Moscou et Notizie Radicali à Bruxelles, des sept camarades jugés, six ont été relaxés et un mineur détenu pour des raisons administratives. La Debrjanskaja, conseiller fédéral du PR, a été condamnée à payer mille roubles, les autres à des sommes variant entre 50 et 300.

A Prague une vingtaine de tchécoslovaques, dont plusieurs inscrits au PR, après avoir tenu la manifestation devant l'ambassade italienne, ont été bloqués par des agents devant l'ambassade espagnole. Trois militants du PR, Jiri Machacek, John Bok et Alexander Blasek, ont été violemment enbarqués dans une voiture et emportés au commissariat. A cette arrestation a assisté Olivier Dupuis, secrétaire Fédéral PR. Les arrêtés ont été relaxés ce matin.

A la manifestation de Budapest, il y avait entre autre les conseillers fédéraux Ferenc Parcz, hongrois, Massimo Lensi, italien et Vito Cezmadiski, croate.

A Varsovie il y avait plusieurs dizaines de personnes dont Anna Niezwiescka et Marek Krukowski, conseillers fédéraux du PR, Sandro Ottoni, secrétaire fédéral du PR.

A madrid, parmi les manifestants, l'inspecteur de police José Manuel Sanchez Garcia et la journaliste Victoria Sendon, chefs de liste de la "Lista Antiprohibicionnista sobre droga" présente aux élections politiques espagnoles du 29 Octobre: ils sont allés devant l'entrée principale de l'édifice "Torrespana" de RTVE. Il y avait Marco Pannella, Emma Bonino, Taradash et Anthony Henmann, brésilien, de la Ligue Internationale Antiprohibitionniste.

* 25 Octobre 1989 *

INFORMATION-DEMOCRATIE REELLE: L'AMBASSADEUR ITALIEN A PRAGUE RECOIT PENDANT UNE HEURE TRENTE LES RESPONSABLES RADICAUX TCHEQUES: CONFIRMES PAR BOK ET BLAZIK LES MOTIFS DES MANIFESTATIONS DU 20 OCTOBRE POUR LE RESPECT DES REGLES DEMOCRATIQUES AUX ELECTIONS ROMAINES ET ESPAGNOLES.

Prague, 25 Octobre, - N.R. - L'ambassadeur italien à Prague, Giovanni Castellani Pastoris, a reçu pendant un long colloque deux responsables radicaux tchéques, John Bok et Alexsander Blazik. Comme on se le rappelle, le 20 Octobre dernier, Prague a été l'une des capitales de l'Europe Centrale et Orientale dans lesquelles des militants radicaux et des citoyens avaient manifesté devant les sièges diplomatiques d'Italie et d'Espagne, contre la violation des droits politiques et civils et contre l'illégalité oeuvrant dans le système de l'information en Italie et en Espagne; la manifestation et la remise de la lettre de la part des manifestants n'avait pas été empêchée devant l'ambassade italienne, tandis que devant l'ambassade espagnole la police avait arrêté quelques radicaux - dont Bok et Blazik - en empêchant la remise de la lettre.

C'est Castellani Pastoris qui invita les responsables radicaux à la rencontre qui a été "très cordiale", comme l'on reporté les deux radicaux. "Nous avons confirmé à l'ambassadeur italien les raisons et les intentions de notre manifestation - en tant que citoyens d'un pays non démocrate, du socialisme réel - pour le respect des règles démocratiques tandis qu'en Italie et en Espagne sont en cours des élections. L'ambassadeur, très courtois et attentif à nos paroles, nous a même offert son aide pour notre activité".

Bok et Blazik ont annoncé qu'ils pourvoieraient immédiatement à transmettre une lettre à l'ambassadeur espagnol à Prague pour lui demander un rendez-vous.

* 25 Octobre 1989 *

DEBAT A LA CHAMBRE DES DEPUTES ITALIENNE SUR LA DEMISSION DE MARCO PANNELLA - VOTE SURPRISE : 222 FAVORABLES, 160 DEFAVORABLES.

Au cours du débat sur la démission de Marco Pannella qui s'est déroulé le 25 Octobre dernier à la Chambre des Députés italienne, le leader radical, rappelant la norme du code pénal qui sanctionne l'attentat aux droits civils et politiques du citoyen, a dénoncé le comportement de la magistrature qui n'a jamais condamné la véritable distorsion des normes constitutionnelles mise en acte par les moyens d'information de masse qui ont privé le citoyen de son droit "à connaître pour pouvoir juger".

Cet état des choses est un prélude à l'avènement d'un nouveau régime fondé sur le non-respect des règles écrites.

Le député démocrate chrétien Oscar Luigi Scalfaro, plusieurs fois ministre de la république a dit dans une intervention: "Restez donc avec nous ici, donnez-nous la joie de pouvoir vous donner tort ou raison."

Le député communiste Luciano Violante a affirmé que Marco Pannella "est l'un des plus vaillants défenseurs des valeurs politiques et civiles de la démocratie".

Puis, le vote surprise: par scrutin secret, 222 députés acceptent sa démission, 160 la refusent, 2 s'abstiennent.

* 26 Octobre 1989 *

LEGALITE INFORMATION: SEPTIEME JOUR DE GREVE DE LA FAIM A OUTRANCE DE PANNELLA, NEGRI ET DEL GATTO POUR LA LEGALITE ET L'INFORMATION. EN ESPAGNE HUIT CAMARADES ADHERENT A CETTE GREVE DE LA FAIM.

Rome - Madrid, 26 Octobre - N.R. - Septième jour de grève de la faim à outrance de Marco Pannella, Giovanni Negri et du secrétaire de Coordonamento Radicale Antiproibizionista, Luigi Del Gatto, qui ont organisé leur action nonviolente pour demander la reconstitution d'une situation de pleine démocratie, de légalité et d'information. Avec la grève de la faim ils demandent aussi que la magistrature accomplisse les actes nécessaires pour arrêter la violation des droits politiques et civils des citoyens et garantir une information non unilatérale. En Espagne, huit candidats de la "Lista Antiprohibicionista sobre Droga - Grupo de Radicales en Madrid" ont simultanément commencé la grève de la faim, pour "attirer l'attention sur l'outrage à l'identité et à l'image des adversaires politiques de la part des mass-médias". Il s'agit de l'inspecteur de police José Manuel Sanchez Garcia et de la journaliste Victoria Sendon, chefs de liste aux élections politiques de fin-Octobre; Yolanda Alba, journaliste; Nino Olmeda, j

ournaliste; Consuelo Ruiz-Jarabo, pharmacienne; Joaquin Meteos, économiste; Pedros Gonzales Zerolom, avocat; Juan Vasquez Arango, avocat, dirigeant du PAD.

* 26 Octobre 1989 *

DEMISSION PANNELLA: LE VOTE D'HIER PROUVE L'EXISTENCE D'UNE MAJORITE PARLEMENTAIRE TRANSVERSALE, DEMOCRATE-CHRETIENNE ET SOCIALISTE, DISPOSEE A COUVRIR L'ILLEGALITE ET LA DEGENERTATION DE L'INFORMATION. DECLARATION DE SPADACCIA.

Rome, 26 Octobre - N.R. - Gianfranco Spadaccia, sénateur du groupe Fédéraliste Européen Ecologiste, a déclaré:

"Le vote d'hier à la Chambre sur la démission de Marco Pannella prouve qu'il existe désormais une majorité parlementaire disposée à couvrir l'illégalité et la dégénération de l'information qui est la première et la plus grave manifestation antidémocratique. Que cette majorité - surtout démocrate-chrétienne et socialiste - ait dû se former dans l'ombre, est encore plus éloquent et inquiètant. Ces volontés en effet ne se déclarent pas. Le message est toutes fois clair. Ce vote signifie que le nouveau groupe transversal aujourd'hui dominant dans la partitocratie, a l'intention de continuer dans la voie de l'arrogance et de l'illégalité, et qu'il veut s'épargner l'ennui des dénonciations de Pannella et des radicaux.

De même, claire et inquiètante, m'est apparue la déclaration finale du Président de la Chambre, qui a fourni le plus candide et par conséquent le plus dramatique témoignage de l'impuissance de l'institution parlementaire face à la dégradation de la démocratie.

Il faut donc se préparer à conduire la lutte pour la démocratie et pour la liberté d'information en dehors du Parlement si nous ne voulons pas réduire l'opposition parlementaire à un témoignage vraiment inutile. Mais nous ne pourrons le faire avec succès, que, si tous ceux qui jusqu'ici ont regardé avec détachement et indifférence ce qui est en train d'arriver, sortiront finalement de leur inertie.

 
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