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Gazzo Emanuele, Agence Europe - 1 ottobre 1994
HOMMAGE A EMANUELE GAZZO (17)

LES EVENEMENTS D'EUROPE DE L'EST ET LA "METHODE MONNET"

de Emanuele Gazzo

(Agence Europe, Vendredi 22 décembre 1989)

Nous avons brièvement rappelé, jeudi, que Joseph Rovan (spécialiste de l'Allemagne, directeur de la publication "Documents-Dokumente") souhaite l'application, pour la "question allemande", de la méthode Monnet qui aboutit, en 1950, à jeter les bases de la première Communauté Européenne. En citant la formule employée par Roosevelt selon laquelle "Nous n'avons rien à craindre que la crainte elle-même", Jean Monnet constatait: "La situation allemande devient rapidement un cancer pour la paix dans un avenir prochain et pour la France immédiatement, si son développement n'est pas dirigé pour les Allemands vers l'espoir et la collaboration avec les peuples libres... Il ne faut pas chercher à régler le problème allemand avec les données actuelles. Il faut en changer les données en les transformant", et ceci en modifiant d'abord les conditions qui étaient "pour les Allemands, l'humiliation de notre contrôle sans fin, et pour les Français, la peur d'une Allemagne finalement incontrôlée". "Transformer le problème fran

co-allemand en un problème européen" aboutissait à introduire la dimension européenne en tant que condition de la paix et du développement.

M. Rovan rappelle qu'à l'époque, bien des voix se levèrent (en France) pour dénoncer la politique de Monnet comme étant "aventurière" et "d'abandon". Et il ajoute que si aujourd'hui, quarante ans plus tard, nous ne savons pas "accueillir dans une Europe toujours plus forte la nation allemande toute entière pour des progrès communs, le spectre de la décadence, le spectre de l'impuissance de nos Etats séparés retrouvera toute son actualité avec une virulence destructive accrue". Certes, les Allemands de l'Est n'ont pas encore fait existentiellement l'expérience du haut degré de transfert de souveraineté qui caractérise déjà et d'une manière irréversible, la situation à laquelle ils viendraient à s'associer ou à s'agréger". Et bien, voilà une tâche importante et prioritaire que devraient assumer leurs concitoyens de la RFA, confirmant ainsi leur fidélité aux engagements européens (que M. Kohl ne se lasse pas de souligner). Ils devront surtout expliquer que le système qui va les accueillir a été conçu et va sans

doute évoluer vers des formes d'organisation fédérale, les seules qui puissent garantir durablement l'unité dans l'égalité et dans la sauvegarde des diversités.

C'est pourquoi nous écrivions dès le lendemain de l'effondrement du mur de Berlin que l'issue la plus souhaitable du problème allemand serait l'intégration dans un système fédéral européen des deux Etats de la nation germanique. Certes, il appartient en premier lieu aux Européens eux-mêmes de saisir la chance que leur offre l'histoire et de créer dès maintenant ce cadre fédéral, même s'il ne devait comprendre, au début, qu'un nombre limité d'Etats. La grande nouveauté, dans le contexte de la nouvelle architecture de l'Europe, résiderait dans le fait que pour adhérer à une fédération, nécessairement dotée d'une Constitution, le seul acte possible et nécessaire est l'acceptation de cette Constitution. Il n'y a pas lieu de négocier laborieusement les conditions comme c'est le cas pour la Communauté qui se fonde, elle, sur des traités entre Etats souverains. C'est un peu dans ce sens que va la formule préconisée par Valéry Giscard d'Estaing ("Le Monde" du 15/12) lorsqu'il suggère un plan en quatre étapes dans la

dernière desquelles: "La Communauté est invitée à accélérer la mise en place de structures fédérales ... qui faciliteront l'entrée de la RDA comme celle des autres pays démocratiques de l'Europe de l'est qui, le moment venu, en feraient la demande".

Seulement, ce qui est envisagé pour un avenir plus ou moins éloigné devrait, à notre avis, se passer dans des délais très courts. Impossible! diront les adeptes de la méthode des "petits pas". Osez! Telle serait la réponse que leur donnerait Jean Monnet. (...)"

 
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