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Agora' Agora - 26 marzo 1990
ANTIPROHIBITIONNISME - ON NE DOIT PAS REPRIMER LA DROGUE
par Georges Shultz

SOMMAIRE: George Shultz, ex-secrétaire d'Etat USA a repris son enseignement à la Stanford Business School où, ces jours-ci , il a prononcé un discours sur sa propre lutte contre la drogue, durant les présidences de Nixon et Reagan, et sur les perspectives du plan Bush. Dans une synthèse publiée dans le "Wall Street Journal" et dans "La Stampa", il soutient que tous ses efforts pour combattre la drogue par des instruments répressifs ont échoué. Le même sort attend le plan de George Bush. Il faut au contraire séparer le marché criminel du drogué. Comment? Par des formes de légalisation et de distribution contrôlée de la drogue.

(La Stampa, Jeudi 2 Novembre 1989)

"Il y a deux ans, l'effort d'interdire la drogue aux Bahamas me frappa de façon particulière. Au cours de l'année nous avions confisqué environ cinq milliards de dollars de cocaïne. J'ignore cependant combien, en fait, il en est passé. Personne ne possède d'estimations plausibles. Le produit national brut des Bahamas est vraissemblablement compris entre un et deux milliards de dollars. Vous avez ainsi une idée de l'influence que notre marché de la drogue exerce là-bas et ailleurs.

L'emphase avec laquelle on affronte aujourd'hui le problème de la drogue est encourageant. Les efforts -établir des contacts avec les personnes qui se droguent et essayer de les aider; et si elles ne peut-être guéries, essayer du moins à en limiter le nombre; éduquer pour décourager de façon draconienne l'usage de la drogue de la part de consommateurs occasionnels; bloquer la diffusion de cette plaie parmi les jeunes- tous ces efforts, je pense qu'ils sont extrêmement importants.

Mais je dois dire, qu'à mon avis, la base conceptuelle de l'actuel programme antidrogue est faible et par conséquent il ne fonctionnera pas. Sa base conceptuelle -une approche de justice criminelle- est la même que celle que j'ai élaboré de par le passé, durant l'administration Nixon, lorsque j'étais directeur administratif et secrétaire du Trésor avec juridiction sur les douanes. Nous avions élaboré un vaste programme et nous y avions travaillé avec un énorme engagement. Nous avions agi de la même manière, durant l'administration Reagan. Vous avez devant vous une personne dont le cortège de voitures fut attaqué en Bolivie par les traficants de drogue: par conséquent je suis un vétéran de cette guerre contre la drogue.

Ce que nous avons maintenant est, pour l'essentiel, le même programme, mais avec de plus grandes ressources pour le réaliser. Ces efforts tendent à créer un marché dont les prix dépassent largement les coûts. Avec ces encouragements, en effet, la demande crée l'offre et toute une organisation criminelle autour d'elle. Il me semble donc que nous n'arriverons à aucun résultat, jusqu'à ce que nous ne serons pas en mesure de séparer la criminalité du commerce de la drogue et les encouragements à la criminalité de ce dernier. Franchement, l'unique manière de réaliser ce programme me semble être celle de donner la possibilité aux drogués, d'acheter la drogue dans des zones déterminées à un prix qui s'approche du coût. Lorsque l'on arrivera à cela, on éliminera les encouragements pour les criminels, y compris celui qui incite les pushers à exploiter les enfants et à les droguer, pour se créer un propre marché. Ils n'auront plus cet encouragement parcequ'ils n'auront plus le marché.

C'est pourquoi je crois que la base conceptuelle du programme antidrogue devra être totalement repensée. Si ce que je vous dis vous intéresse, lisez alors un article courageux et bien informé sur ce problème, du numéro de Septembre de "Science", écrit par Ethan Nadelmann. Nous avons besoin de considérer et d'examiner des formes de légalisation contrôlée de la drogue.

Il m'est difficile d'affronter ce sujet. Quelques fois, dans une party, j'avance ces idées et, immédiatement les personnes m'évitent. Ils ne veulent plus me parler. Je sais très bien que je parle dans le vent lorsque je parle de ce que nous faisons maintenant. Mais je pense que si personne n'affronte ce sujet maintenant, la prochaine fois, lorsque ces programmes antidrogue seront à nouveau présentés, tout le monde continuera à avoir peur de parler de ce problème. Aucun homme politique ne veut dire ce que je viens de dire, pas même pour une seule minute".

 
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