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Agora' Agora - 7 settembre 1990
GOLFE: UNE "CANONNIERE" A ENVOYER A BRUXELLES

par Marco Pannella

"La Stampa", Turin, 21 Août 1990

Ce n'est pas contre (ou pour) Bagdad, mais contre ou en faveur de Rome, du Gouvernement, de De Michelis, que le monde politique et de l'information se sont mûs en réalité, ces dernières semaines. Interventionnistes ou pacifistes, comme toujours, plus que jamais; se querellant, qui plus est. Parlato et Natta contre Occhetto, Sergio Romano ou Giorgio La Malfa contre De Michelis. Comme pour le Liban, la Mer Rouge...

Première en violation des directives communautaires, première dans le non-respect de la juridiction européenne, première - et il en faut! même en national-populisme; voilà l'Italie "fédéraliste européenne", celle du référendum pour les Etats-Unis d'Europe, du projet Spinelli du Parlement Européen, des presques-unanimités ultra-décennales du Parlement italien.

Ce qui risque de rester, dans tous les cas, comme conséquence de l'ennième crise du Moyen-Orient, aussi tragique qu'elle se présente aujourd'hui, c'est la crise conclusive et irrémédiable de la formation de l'Union Européenne, justement lorsque les évènements de l'Est qui demandent une réponse "politique et de droit", bien plus qu'économique, pouvaient se traduire par la constitution de la première force et "puissance" politique et démocratique, économique et culturelle, du monde.

La Présidence italienne de la CEE était déjà mal partie, de façon presque caricaturale, devant les expectatives qui l'avaient accompagnée. Un pseudo-cosmopolitisme de traditionnelle empreinte provinciale, trouvait en Europe sa première réponse négative. On s'attendait - et cela était urgent, même pour des délibérations réitérées, désormais harcelantes - de la part du Parlement Européen et du Président de la Commission Jacques Delors, un saut en avant, une reprise de l'initiative fédéraliste de la dernière Présidence italienne, parfaitement établie par Craxi et Andreotti, finie dans la fougasse de l'Acte Unique, que l'Italie souscrivit "en dernier, avec une réserve explicite". Des conférences intergouvernementales pour l'unité monétaire et économique, pour la constitution programmée d'un minimum sûr, classique, démocratique, d'autorité fédérale, de grandes assises parlementaires européennes à Rome, une accélération objectivement concurrente de l'unité européenne avec l'unité allemande, c'étaient-là les t

hèmes, le pécule extraordinaire, dont la Présidence italienne devait et pouvait faire trésor. Le mois d'Août devait être utilisé au maximum à cet effet.

L'éclatement de la bombe iraquienne pouvait et devait seconder la maturation d'un engagement plein de responsabilité européenne. La Présidence italienne aurait dû promouvoir immédiatement, même publiquement, une réunion des Douze, avec un maximum de solennité, de dramaticité, de bon sens. La Commission n'aurait pas manqué d'adhérer, en ce qui concerne son Président, Delors, à l'initiative. Pour cela, le tableau de la dite "coopération politique" suffisait; et même celui de l'acte Geinsher-Colombo, et non seulement celui de l'Acte Unique de Luxembourg. Bien sûr, l'hypothèque de l'unanimité aurait grévé pour une décision exécutive. Mais le monde - et Sadam - aurait trouvé, dans l'Union Européenne, le point de référence de force, de bon sens, d'une nouvelle formation et expression même pour l'URSS et pour de nombreux pays du Tiers-Monde.

J'ai utilisé, jusqu'ici, le conditionnel, puisqu'il est probable que la logique des choses, et non pas la logique humaine, continue à régner et à empirer. Outre la misère idéale et politique d'une grande partie de la classe dirigeante, trop de réalités inavouables concourent, en effet, à former la plus extraordinaire des unanimités conformistes, paralysantes, qui depuis deux semaines se manifestent dans le Continent européen. Refusant le tableau communautaire et européen, sur le plan institutionnel et politique, l'Italie, la France, en premier lieu, ne peuvent pas ne pas se mouvoir conditionnées et subissant le chantage du gigantesque amas d'intérêts communs, de complicités, très certainement opérant avec Saddam et avec son régime.

D'immenses puissances multinationales européennes, françaises, au premier plan, en plus des services de sécurité de ces Etats, des entreprises publiques et privées sont exposées aux initiatives de chantage du très habile et ignoble dictateur qui, comme tous les autres, comme Siad Barre et -au début- Kohmeini, sont forts de ce que nous mêmes nous leur avons conférés, et quelques fois imposé.

Séparés, les Etats européens ne peuvent que produire la vélléïté, la corruption, la faiblesse; surtout lorsqu'ils sont désormais, comme la France encore plus que l'Italie, des Etats partitocratiques et non démocratiques.

A la veille de la réunion imminente du Parlement italien, et du Parlement européen (mais pourquoi n'a-t-on pas pensé à demander, de la part de la Présidence italienne, une convocation extraordinaire?), je recommencerai à parler au présent. La transnationalité du PR, l'embryon de son influence qui est en train de se réaliser me le permet, et me l'impose. L'Europe peut agir, elle peut se faire. Que l'on expédie vite de Rome une "canonnière" à Bruxelles.

 
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