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Agora' Agora - 7 settembre 1990
ANTIPROHIBITIONNISME: DROGUE ET REALISME

Il y a quelques mois, alors que se réunissaient à Londres de nombreux chefs de gouvernements, le plus prestigieux des quotidiens anglais, "The Times", parlait ironiquement dans un éditorial, des résultats des stratégies "belliqueuses" et invitait les gouvernements à abandonner leurs positions hystériques et à prendre acte que la drogue peut-être contrôlée uniquement en adoptant les raisonnables et réalistes politiques antiprohibitionnistes.

THE TIMES, 10 Avril 1990.

"La guerre internationale contre la drogue" a jeté l'ancre cette semaine à Londres pour rivaliser sur l'argent, sur les armes et sur l'engagement que chacun dépensera dans cette lutte. En Grande Bretagne, le grondement de la bataille peut sembler un écho lointain provenant des rues américaines et de la jungle de la Thaïlande et du Pérou. Les ministres peuvent ainsi se montrer aussi belliqueux qu'il leur semble. leur mentalité est celle des généraux d'une ancienne guerre de tranchée: envoyez plus de troupes, faites une autre attaque, la victoire est proche.

Cependant, un subtil changement de stratégie est maintenant évident aux USA où la guerre n'est pas ancienne et la défaite saute aux yeux de n'importe quel citoyen. Lorsque Georges Shultz, Milton Friedman, ex-conseillers de la Maison Blanche, et 40 % de l'opinion publique américaine, sont pour une réduction des sanctions pénales pour les consommateurs, cela signifie que des idées nouvelles sont dans l'air. Même Georges Bush, qui semblait vouloir faire de la guerre à la cocaïne son Vietnam personnel, déplace son attention de l'offre à la demande de ce marché en expansion.

Le danger de l'Héroïne, de la cocaïne et de leurs dérivés n'est pas en discussion. Une société idéale peut souhaiter s'en débarrasser, bien que l'opinion commune doit accepter que de nombreux consommateurs de cocaïne ne se considèrent pas plus à risque d'abus qu'avec l'alcool ou la nicotine, alors que l'on sait que la cannabis donne moins d'accoutumance que les deux autres. La frontière entre légalité et illégalité des drogues est une question d'histoire et de culture, et c'est pour cela que de nombreux noirs et de jeunes sont sceptiques lorsque leurs drogues sont bannies par ceux qui voient dans le fait de se sâouler une marque de virilité, qui permettent la publicité de l'alcool et acceptent les sponsorisations des industries du tabac.

Ce qui donne aux drogues illégales leur position internationale n'est pas leur existence mais le contexte social, économique et légal par lequel elles sont commercialisées, autrement dit, les conséquenses de leur illégalité. La vaste et florissante industrie de la drogue est l'image la plus fidèle de l'anarchie économique en action dans le monde moderne.

La vague en faveur de la décriminalisation en Amérique est dûe au simple réalisme. La tentative de décourager la consommation par la prohibition a échoué. La cocaïne est utilisée de façon tellement diffuse qu'elle est devenue la marchandise la plus importée du pays. Des dizaines de milliers d'américains travaillent dans cette industrie. Des milliards de dollars sont en jeu. Les américains non-blancs de la classe ouvrière utilisent des drogues mais de manière tout à fait décousue. Le marché n'ayant pas de règles, les drogues sont commercialisées sans taxes et c'est pourquoi elles permettent une fraude fiscale plus grande que celle de l'alcool. Ces énormes profits illicites signifient que 70-80 % de la criminalité urbaine en Amérique est liée à la drogue.

Face à ce tableau, rares sont ceux qui doutent que, de quelque manière, la prochaine décennie verra au moins une partie de ce trafic international rentrer dans le contrôle légal. Seulement lorsque l'offre est taxée et règlementée, les criminels peuvent-être distingués du trafic et la demande contrôlée par l'éducation et la taxation. Une industrie indésirable que l'on arrive pas à bannir, ou à contenir, doit-être réglée de quelqu'autre façon. C'est-là la leçon du prohibitionnisme de l'alcool en Amérique et des paris clandestins en Angleterre.

Le pas qui mérite un vaste débat en Angleterre est celui d'enlever la cannabis de la liste des stupéfiants. Le commerce en serait ainsi enlevé aux malfaiteurs et à la corruption de leurs adversaires, comme les douaniers, les policiers et les experts antidrogue de par le monde. Les entrées de la taxation de la cannabis pourraient-être employées pour engager les jeunes à fuir toutes les drogues légales et illégales. Si cela pouvait induire à passer de la nicotiane à la canabis est dérisoire, même si la cannabis est la drogue qui donne le moins d'accoutumance. L'important est d'enlever la consommation de cannabis du contexte de la culture criminelle.

Ce pas ne serait pas facile, comme n'importe quelle autre décriminalisation plus grande, comme les politiques américains le savent bien. Nous avons tous une aversion étrangement profonde pour les manières avec lesquelles d'autres générations ou cultures cherchent le soulagement des dures réalités existentielles. Ce qui pour certains est considéré une bringue de sâoulards, est considéré par d'autres "esclavage de la drogue", là-où les premiers méritent un sourire indulgent, les autres méritent une atroce sanction de détention.

Les politiciens ont le devoir de guider et de suivre l'opinion publique en matière de comportements sociaux. Mais s'ils veulent guider trop loin, ils perdront le contact et l'appui et ils manqueront l'objectif. C'est le cas pour les drogues. Ce qui pourrait sortir de mieux de la conférence qui a commencé hier serait de prendre acte qu'une augmentation de la vieille répression, tout simplement, ne fonctionne pas. Le trafic de drogue est en train de putrifier les rapports internationaux, et le coeur des villes européennes et américaines. C'est un crime qui se nourrit lui-même. Pour le battre, il ne faut pas de belligérence mais une pensée claire, du courage et du bon sens. Un nombre croissant d'américains l'ont compris. Les démocraties européennes doivent montrer le même réalisme.

La fraude pharmacologique est une menace pour toute communauté civilisée, passée, présente et future. Mais c'est une menace contrôlable. L'hystérisme met en question ce contrôle et transforme la menace en réalité. Maîtriser notre réponse à la drogue peut-être un défi aussi difficile que maîtriser la drogue elle-même.

 
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