Intervention de Marco Pannella
A l'occasion de la présentation, au cours de la session de Décembre du Parlement Européen, d'une résolution en faveur de la langue catalane, Marco Pannella a rappelé la nécessité de l'adoption d'une langue véhiculaire. Voici son intervention.
"Monsieur le Président, puisque je ne pense pas que Catilina soit présent, je pourrais dire: "Textus optimus lingua pessima". Mais continuons! (Peu avant, Monsieur Gollnisch, député français du Front National, membre du Groupe des Droites Européennes, s'était exprimé en grande partie, en latin, NDT).
Monsieur le Président, Chers collègues, j'ai pratiquement été ma vie durant, étranger et/ou contre la philosophie et la pratique de l'Espéranto. C'est précisément de la réflexion sur les évènements de ces dernières années et sur la situation actuelle du monde, que découle ma conviction toujours plus ferme, que pour des raisons scientifiques, sociales, culturelles et politiques, la défense de la pluralité linguistique dans le monde ne peut-être soumise à la loi de la jungle, à savoir au risque constant que certaines langues ne prévalent sur les autres, sur la base de conditions dominantes et impérialistes, dûes à une réalité ou à une autre.
Je crois par conséquent, Monsieur le Président, que le problème de l'adoption d'une langue véhiculaire qui permette tant aux titulaires et aux usagers de la langue, disons, impériale, qu'à ceux qui parlent toutes les autres langues, en laissant à chaque langue sa latitude et sa possibilité de dialogue, devient urgent. C'est pour souligner ce point, Monsieur le Président, que, tout en étant reconnaissant au rapporteur pour le travail qu'il a effectué, je m'abstiendrai, parce que j'estime que ce serait un travail de Sisyphe que de continuer dans cette voie".