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Agora' Agora - 28 marzo 1991
DESARMEMENT ET NONVIOLENCE
par Marco De Andreis, Radical et chercheur à l'IRDISP (Institut de Recherche sur la Défense, le Développement et la Paix)

IIIème Congrès Italien du Parti Radical, Rome, 14-17 Février 1991.

La preuve que la guerre est le refus de la raison, réside dans le fait-même que depuis le 16 Janvier dernier, bon nombre de personnes ont cessé de "raisonner" et sont entrées dans une autre guerre, une guerre de concepts, de principes et de choix absolus, avec leurs amis et leurs camarades. La Guerre du Golfe a déjà gâché un Congrès de parti. Je voudrais voir éviter le risque qu'elle en gâche un autre, celui-ci, et je préfère donc me concentrer sur "après", sur les opportunités qui s'ouvriront et les problèmes qui demeureront lorsque, bientôt j'espère, cette guerre se terminera par le retrait des occupants et la restauration du gouvernement du Kuwaït.

Je suis optimiste

Je suis optimiste. Je crois que la possibilité que la nonviolence s'affirme, à travers le droit, comme un élément régulateur des relations internationales, est en train de croître. La Guerre du Golfe est un incident de parcours, un parcours qui existe: la révulsion généralisée pour le recours à la force, la recherche du consensus, la primauté de la démocratie dans la politique interne des états et celui du droit dans les relations entre les états. L'erreur de Saddam Hussein a été justement celle de se comporter comme si cette tendance n'existait pas. comme si rien ne fût arrivé entre 1989 et 1990.

Mais quelque chose est arrivée: les dictatures communistes en Europe orientale s'étaient écroulées les unes après les autres - de manière nonviolente, sans effusion de sang ou presque - pour être remplacées par des gouvernements démocratiques. L'Allemagne était de nouveau unie. L'URSS allait dans cette même direction - plus timidement, certes, avec de plus grandes résistances, mais tout de même dans cette direction. Entretemps certains accords de désarmement avaient été signés - sur les forces nucléaires à rayon moyen (INF), sur les forces conventionnelles en Europe (CFE) - et d'autres étaient sur le point d'être conclus - armes nucléaires stratégiques, armes chimiques. Le signal était et reste clair: les armes, le recours à la force comptent toujours moins; la sécurité n'est pas au point zéro; la sécurité est la sécurité commune; la raison, la démocratie, le droit, s'affirment.

Eviter l'erreur de calcul de Saddam Hussein

Je voudrais que nous évitions de faire la même erreur de calcul que Saddam Hussein et que nous ne négligions pas de voir, non seulement ce que je viens de rappeler, mais aussi tout ce qui a été réalisé de positif au cours de cette période allant d'Août à Janvier: un consensus très vaste, exprimé dans une longue série de résolutions du Conseil de Sécurité, au sein des Nations-Unies; un embargo à l'encontre de l'Iraq d'une efficacité sans précédents; un soutien à la continuation de l'embargo et au non-recours à la force, à ce même Congrès des USA, qui à la veille de la guerre, a effleuré la majorité.

Je pense que ce sont-là les bases solides sur lesquelles pouvoir développer une politique nonviolente. Tellement solides que si on me les avait présentées il y a cinq ou six ans, j'aurai hésité à y croire.

Ayant énoncé les opportunités, considérons maintenant les problèmes. Par commodité, je les diviserai en grands blocs: le désarmement, les conflits régionaux, la réforme des institutions internationales, le contentieux global.

1. Le désarmement

Le désarmement et le contrôle des armements sont finalement sortis d'une impasse qui traînait depuis 1979, date de la signature des SALT 2. Mais les deux accords conclus au cours des trois dernières années - INF et CFE - concernent l'Europe ou, du moins, le Nord du monde. La Guerre du Golfe a tout-à-coup ramené au premier plan les risques liés à la prolifération de toutes les armes: nucléaires, chimiques et bactériologiques, certes, mais aussi les armes conventionnelles qui, ne l'oublions pas, représentent toujours le gros des efforts militaires de chaque pays du monde.

Nucléaire militaire

Pour les armes d'extermination de masse, la communauté internationale a depuis longtemps pensé qu'il était opportun de créer des régimes qui empêchent leur prolifération. Le Traité de Non-Prolifération (TNP) nucléaire de 1970 est un cas typique. On pourrait discuter longuement sur son efficacité: par ex. de nombreux pays qui ont ou qui veulent avoir un arsenal nucléaire, n'ont pas adhéré (Israël, Afrique du Sud, Pakistan, Inde, Brésil, Argentine, etc...). D'autres pays, qui par contre, ont adhéré, ont continué à poursuivre, plus ou moins ouvertement, des programmes nucléaires militaires: l'exemple le plus frappant est justement celui de l'Iraq. Cependant, il ne faut pas sous-estimer le fait que le TNP a été souscrit par plus de 140 pays, et qu'en vingt ans, il n'y a pas eu de cas de violation parmi les adhérents. En 1995, il se posera le problème de renouveler le TNP. Il s'agit de travailler afin que celui-ci soit renouvelé et renforcé. Il est possible de le faire et je me limite à deux cas particulièr

ement prometteurs: le gouvernement d'Israël a plusieurs fois répété qu'il est prêt à discuter la création d'une zone dénucléarisée au Moyen-Orient. L'élimination de l'Apartheid et le passage à une démocratie totale en Afrique du Sud finiront par influencer, on l'espère, la politique étrangère et militaire de ce pays. Enfin, l'accord sur la réduction des armes nucléaires stratégiques entre Usa et Urss, qui semble imminente, donnera certainement une nouvelle impulsion à la répudiation généralisée de l'armement atomique.

Armes chimiques

En ce qui concerne les armes chimiques, la conclusion positive des négociations qui traînent depuis des décennies est, elle aussi, imminente.

L'accord qui se profile ressemble sous plusieurs aspects au régime du TNP: les pays adhérents renonceront au développement, à la production, au stockage des agents chimiques, en acceptant aussi de soumettre leurs propres activités industrielles du secteur, au contrôle d'une agence internationale qui veille sur le non-détournement d'activité à des fins militaires.

Je dis une chose évidente: que la conclusion des traités que j'ai à peine mentionnés soit imminente ne signifie pas que ces traités peuvent déjà être considérés conclus. Au contraire: je m'empresse de souligner qu'il serait absurde que ces forces politiques, et le Parti Radical en tête, qui des années durant se sont battues afin que l'on arrive à des accords comme ceux-ci, ne s'engagent pas à présent pour que les gouvernements fassent tomber les derniers obstacles.

Armes conventionnelles

Il n'existe rien - mais vraiment rien: traités, colloques, négociations - qui concerne par contre la prolifération des armes conventionnelles. Cela est absurde: il est clair que c'est une folie que celle des politiques aveugles d'exportations d'armements. Nous avons vu avec combien de facilité celles-ci se sont retournées contre les fournisseurs eux-mêmes, allant jusqu'au paradoxe que les français dans le Golfe doivent se méfier des »Mirage et des »Exocet qu'ils ont vendu eux-mêmes à Saddam Hussein, tandis que nos alliés américains risqueront de sauter sur les mines italiennes »Valsella .

Le paradoxe des exportations d'armements

Le paradoxe s'accroît lorsque l'on considère que les exportations d'armements n'ajoutent que peu ou prou aux richesses produites chaque année dans le Nord du monde: on peut estimer que ces exportations ont une incidence de 0,1% environ du PNB italien, de 1% du PNB français et ainsi de suite pour tous les autres pays, à une seule exception près, peut-être, l'URSS. Cette réalité est complètement renversée si l'on se place du côté de ceux qui importent les armes: les dépenses militaires de pays arabes comme l'Arabie Saoudite, la Syrie, l'Iraq, le Yemen, la Lybie, Israël, ne sont jamais descendues au-dessous de 10% des PNB respectifs, allant parfois jusqu'à 30%. Donc pour nous, pour notre économie, ces trafics ne représentent qu'une bagatelle, tandis que pour les destinataires, ils représentent une tragédie qui anéantit la satisfaction des besoins primaires ainsi que le développement.

Dans une autre profession d'optimisme, je dirai que le fait d'avoir rendu explicites ces paradoxes (...) est peut-être l'effet positif unique de la guerre du Golfe. Il s'agit maintenant de combler le vide et de créer une initiative. Nous sommes en train de le faire: un groupe de députés fédéralistes européens a présenté récemment au parlement italien, une motion à ce sujet, dont je reprendrai la disposition à la fin, parce qu'il me semble qu'elle rentre à plein titre dans le chapitre "contentieux global".

2. Les conflits régionaux

La guerre et le réarmement dans le Tiers-Monde ont leurs causes politiques dans une série de rivalités et de problèmes locaux (y compris les problèmes irrésolus d'identité nationale, le plus dramatique étant le problème palestinien). Même à ce propos, de grandes opportunités se sont ouvertes: avant la fin de la guerre froide, la solution des conflits régionaux était subordonnée aux sphères d'influence des deux camps adverses. Cela était valable dans les deux directions: aussi bien les super-puissances que leurs clients se rangeaient d'un côté ou d'un autre, selon le jeu du degré zéro de l'augmentation de leur propre influence aux dépens de leurs rivaux. L'Iraq avait un traité d'amitié et de coopération avec l'URSS, non pas parce qu'il préférait les armes soviétiques aux occidentales (au point qu'il achetait chez nous dès qu'il le pouvait), mais pour équilibrer la protection accordée par les américains à ses principaux rivaux: Iran et Israël. De leur côté les soviétiques fermaient les yeux devant l'élimi

nation physique de leurs camarades communistes iraquiens - pour ne pas parler de l'élimination de toutes les autres formes d'opposition au régime de Hussein - ce qui leur importait c'était d'équilibrer la présence américaine dans cette région.

Le recours au droit et au dialogue

Le dictateur iraquien a conclu, érronément, que la fin de la logique bipolaire se traduirait par une sorte de champ libre à l'usage de la force pour résoudre ses propres problèmes. La réaction de la communauté internationale, abstraction faite du jugement de chacun sur la guerre en cours, démontre clairement qu'Hussein s'était trompé. Mais si les sphères d'influence sont tombées en désuètude et si la force militaire n'est plus un instrument acceptable pour résoudre les controverses régionales, la seule autre voie praticable est le recours au droit et au dialogue.

Pour rester dans le cadre du Moyen-Orient, la fin de la guerre dans le Golfe doit-être immédiatement suivie par la convocation de cette conférence rendue impossible par Hussein, après le retrait des troupes iraquiennes du Kuwaït. Sauf que cette négociation ne peut se limiter à la question palestinienne, même si l'on considère sa grande importance et son urgence. Celle-ci doit prévoir avant tout - sur le modèle de la Conférence sur la Sécurité et la Coopération en Europe - la question des droits humains et de la Démocratie dans tous les pays de la région. Nous ne devons pas oublier le principe selon lequel la démocratie est l'anticorps le plus efficace contre la guerre, s'il est vrai - et cela est vrai - que les démocraties ne se font pas la guerre entre-elles. Pour défaire, parallèlement, les noeuds de la sécurité et du désarmement et ceux de la coopération à l'intérieur et à l'extérieur de la région.

Une conférence sur la démocratie au Moyen-Orient

Ce modèle, celui des conférences sur la démocratie, la sécurité et la coopération, est un modèle qui peut-être exporté à d'autres régions, outre les régions du Moyent-Orient. Il pourrait même servir pour relancer des organismes régionaux (comme l'Organisation des Etats Africains ou, après-guerre, le Conseil de Sécurité et de coopération du Golfe) endormis ou en crise, et à en créer de nouveaux là-où ils n'existent pas - organismes qui peuvent représenter, comme nous le verrons tout de suite, un noyau important pour la réforme des institutions internationales.

3. La réforme des institutions internationales

Un objectif qui semble aujourd'hui plus réaliste que jamais, c'est la pleine réalisation de la Charte des Nations-Unies et la tranformation consécutive de cette organisation en une véritable fédération mondiale des Etats. Une fédération par laquelle serait déféré le monopole de l'usage de la force dans la résolution des controverses internationales selon les règles du droit - tout comme dans les démocraties, la police est la seule institution autorisée pour l'usage des armes pour rétablir et faire respecter la légalité.

Un commandement militaire des forces armées ONU

Il est tout-à-fait pensable selon moi, que parallèlement à la réduction des armées nationales - ou des engagements militaires des alliances - l'Onu mette sur pieds non seulement un commandement militaire, mais également de propres forces armées. Il ne s'agirait pas non plus d'accepter, en les intégrant pour le mieux, des unités provenant de pays-membres, mais de créer une agence spéciale avec son propre système de recrutement.

L'Onu emploie, par des agences spécialisées, des économistes, des démographes, des agronomes, et autres, en les prenant dans tous les Etats adhérents. Pourquoi ne pas suivre le même principe pour la création d'un corps de police internationale?

La réforme du Conseil de Sécurité

Plus généralement, le processus de renforcement des Nations-Unies finira par mettre à l'ordre du jour, la question de la réforme du Conseil de Sécurité, qui confie aux cinq puissances nucléaires, le rôle de membres permanents avec droit de veto. On a déjà observé que si aujourd'hui on passait d'un seul coup au principe de »un Etat-une Voix , l'Onu finirait par être gouverné par une majorité de pays non démocrates. Donc, de nouveau, le principe de la démocratie dans la vie interne des Etats, devient un élément primordial de l'ordre international.

Mais il n'y a pas que cela: tout organisme représentatif, s'il ne veut pas être court-circuité et ignoré dans les faits, doit tenir compte, de quelque façon, des rapports de force réels. Il s'agit dans ce cas, d'équilibrer le pur principe de représentativité, avec des facteurs comme la population, les revenus et ainsi de suite. Mais même de telles solutions, plus réalistes, finissent inévitablement par créer des ressentiments et des accusations de discrimination. L'issue de secours pourrait-être alors, de confier, en perspective, le rôle de membres permanents au sein du Conseil de Sécurité, aux organismes régionaux. Le premier candidat à un siège de ce genre pourrait-être précisément la Communauté Européenne.

En définitive, le point semble être celui de favoriser là-où c'est possible, un processus d'une extension progressive des juridictions, qui affaiblisse jusqu'à les annuler, les poussées et les relans nationalistes. Il est regrettable de le répéter mais les clés sont toujours les mêmes: la nonviolence, le droit, la démocratie. Pour aussi tortueuse, incertaine et faible, que soit l'intégration européenne, elle est en train d'avancer sur ces bases. Par contre, un demi siècle de violences, de refus du droit et d'absence de démocratie rendent inacceptables aux lituaniens, aux estoniens et aux lettoniens, l'idée de déférer une partie de leur souveraineté à une juridiction plus ample appelée Union Soviétique.

4. Le contentieux global

J'avoue qu'il s'agit d'une vilaine étiquette: mais je n'ai rien trouvé de mieux. Ce que je voudrais y inclure c'est l'affrontement des intéressés sur les ressources globales, les »global commons , que ce soit les matières premières ou les sources d'énergie, l'environnement ou la technologie. Ce sont des éléments fondamentaux de la qualité de la vie, dont l'abondance ou la pénurie, déterminent en grande partie la richesse ou la pauvreté des gens.

La disparition de la palingénésie

Une autre conséquence positive - c'est la dernière que je mentionne, je le jure - de la fin de la guerre froide, c'est la disparition, sauf chez quelques irréductibles, de l'expectative de la palingénésie. Nous savons maintenant tous, que l'économie de marché est le seul mécanisme de distribution des richesses, praticable. Nous pouvons le corriger, le compenser, mais nous devons le garder. Par conséquent, il vaut mieux affronter les problèmes tout de suite, dès qu'ils se présentent, plutôt que renvoyer leur résolution au jugement dernier.

Cela comporte d'importantes conséquences pratiques: il devrait être clair par exemple, que les raisons d'échange entre le Sud producteur de matières premières et le Nord consommateur, ne peuvent pas être transformées en un clin d'oeil. Sinon, les sujets privés d'économie s'alignent, en réduisant la demande. A ce point-là, les producteurs, ou bien ils stimulent la demande en baissant les prix, ou bien ils se résignent à de plus faibles entrées. C'est ce qui est arrivé - en gros - avec le marché du pétrole.

Le Sud, exportateur de resources financières

Le déclin de la palingénésie, appelée Nouvel Ordre Economique International, ne doit pas, cependant, nous amener à accepter la misère, la faim et l'injustice, ni à accepter la situation absurde selon laquelle le Sud - surtout à cause de l'endettement - est aujourd'hui un exportateur de ressources financières qui se dirigent vers le Nord. C'est aux Etats qu'il revient d'émousser les effets du marché et d'inverser la direction du flux des capitaux.

Lutter contre la pauvreté

Lutter contre la pauvreté et le sous-développement du Sud du monde signifie, pour nous, riches et industrialisés, investir en toute sécurité. Il est donc juste que l'argent nécessaire à ce but provienne dudit »peace dividend - des économies consécutives à la fin de la course au réarmement Est-Ouest. L'»Economist , qui n'est certes pas l'organe des pacifistes anglais, soutenait dans son numéro du 1er Septembre 1990, que l'Otan pourrait réduire de 100 Milliards de dollars par an ses dépenses militaires - tout en demeurant capable d'intervenir dans le Tiers-Monde et, en même temps, de se défendre d'une éventuelle menace soviétique.

Quatre années seulement de ces économies permettraient de racheter, à sa valeur nominale, la dette des pays du Tiers-Monde les plus touchés. Les crédits à long terme, associés au Plan Marshall, se montent à 150 Milliards de dollars: une année et demi des économies que L'»Economist considère réalistes pour l'Otan. Et enfin, avec sept années de ces économies, on réaliserait ce que le Worldwatch Institute appelle "un développement compatible avec l'environnement".

Je termine par un autre exemple de la manière dont le désarmement et la solution du contentieux global peuvent s'intégrer l'un-l'autre. Il s'agit de la motion à peine présentée à la Chambre par certains députés radicaux.

Commerce des armements

Je parlais au début de l'absurdité évidente du commerce des armements conventionnels. Comment y mettre fin? Du côté de la demande, il est clair qu'il faut remonter aux causes politiques, locales et régionales surtout, des conflits. Mais que peut-on faire du côté de l'offre? Il est nécessaire ici de casser la logique (apparente) du vieil adage: »de toutes façon si ce n'est pas moi qui exporte des armes, mon voisin le fera . Comment faire?

On pourrait suivre l'exemple du Traité de Non-Prolifération nucléaire. Il se base sur un échange explicite: les pays qui renoncent à se doter d'armes nucléaires, reçoivent en échange, l'assistance et la technologie, s'ils souhaitent parcourir la voie de l'usage pacifique de l'énergie atomique.

Ce modèle pourrait-être appliqué aux transferts des plus grands systèmes d'armes (avions, hélicoptères, navires, véhicules blindés, missiles, appareils électroniques et canons de calibre supérieur à 100mm), et de la technologie nécessaire à leur fabrication. Les pays producteurs pourraient offrir des garanties de transfert de technologies civiles (en même temps que la création de systèmes pour en empêcher la diversification à des fins militaires) et des aides économiques aux pays qui:

a) renoncent à se doter d'armements conventionnels sophistiqués et à leur relative technologie;

b) réduisent leurs propres dépenses militaires;

c) adaptent leur propre politique interne aux principes de la démocratie et du respect des droits humains.

Solutions réalistes et praticables

De tout ce que j'ai dit jusqu'ici, on peut déduire que des solutions pour certains problèmes globaux des plus pressants existent, qu'elles sont réalistes et praticables. En outre, avec le déclin de l'opposition par blocs, on a créé les meilleures opportunités politiques depuis la fin de la deuxième guerre mondiale afin que le droit, la démocratie et la nonviolence, règlent les relations internationales.

Et pourtant il nous faut assister à une guerre! Et pourtant nous sommes obligés de constater que la solution effective à tous les problèmes énoncés plus haut, est continuellement renvoyée, ou arrive trop tard - alors que d'autres questions se produisent, encore plus complexes même, et réclament des réponses rapides. Nous voyons, dans tous les pays démocratiques, la classe politique aux prises avec des affaires qui ne dépassent pas le bout du nez, constamment dépassée par les temps extrêmement brefs, entre une élection et une réélection. Penser à longue échéance ou de manière globale est totalement étranger à cette classe politique - surtout l'italienne.

Il faut quelque chose de nouveau et de différent

Il est clair qu'il faut quelque chose de nouveau et de différent: un instrument politique proportionnel à la nature et à l'échelle des problèmes. Quelles caractéristiques doit avoir cet instrument politique?

Nonviolent

Il doit-être avant tout nonviolent. Les moyens finissent toujours par être cohérents avec la fin. Et si nous voulons un ordre international fondé sur la nonviolence et le droit, c'est avec la nonviolence et le droit que nous devons le construire.

Transpartitique

Il doit-être transpartitique: il n'y a aucune étiquette idéologique qui porte en soi une particulière inclination à ce que je viens de citer: "penser à longue échéance et de manière globale". Si l'on tentait, dans les pays démocratiques où l'alternance a fonctionné, une corrélation statistique entre le bon gouvernement et la disposition idéologique des divers bureaux, on finirait par découvrir qu'il n'y en a aucune. Clairvoyance et myopie prennent racine partout, presque dans la même mesure - mais surtout la seconde, malheureusement - au point que tout le monde devrait se munir de lunettes.

Transnational

Il doit-être transnational: Plus rien, ou presque, ne souffre plus les frontières d'un unique pays, de même que rien, ou presque, ne peut plus y être résolu. Prenons par exemple, le commerce des armes conventionnelles: même si tous les députés italiens y souscrivaient et si le gouvernement l'adoptait en bonne foi, sans le soutien des autres parlements et des autres gouvernements, tous les buts fixés ne seraient pas atteints. D'où la nécessité d'avoir un instrument qui puisse agir auprès de tous les parlements et de tous les gouvernements.

Nonviolent, transpartitique et transnational: cet instrument existe: c'est le Parti Radical. Sauf qu'il est petit. Pas un nain, bien sûr. Mais pour la politique, ce n'est qu'un "enfant". Dépêchons-nous de le faire grandir.

 
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