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Agora' Agora - 28 marzo 1991
LE TRANSNATIONALISME POLITIQUE: UNE NOUVELLE VOGUE OU UNE CHANCE POUR LE FUTUR ?

interview de Olivier Dupuis

par Carol Harsan

Hebdomadaire "Atlas" - Cluj - 29 Mars 1991.

Carol Harsan: Dans le vide idéologique et politique des pays est-européens, quelles sont, en dehors des principes ennoncés dans le statut, les propositions concretes du Parti radical ?

Olivier Dupuis: Vide idéologique ? Je n'en suis pas si sur. Il me semble que beaucoup de déclarations, d'actions politiques sont, aujourd'hui encore en Roumanie, empreintes d'idéologie. Et je ne pense pas au FSN en particulier. Je ne suis pas de ceux qui croient qu'une appartenance politique passée donne automatiquement son sens à celle présente. Ce qui m'interesse ce sont les actions, les décisions concretes et présentes de chacun.

Ce à quoi je pense ici, c'est au climat général, aux comportements, aux attitudes intolérantes, fermées, exclusives, que l'on retrouve un peu partout, dans la majorité comme dans les oppositions. Ce sont elles qui constituent le véritable héritage de l'ancien régime, et non, comme on tente de le faire croire, tel ou tel parti, tel ou tel homme politique.

Mes propositions concrètes ? Etats Unis d'Europe. C'est à dire la transformation rapide de l'Europe en union fédérale. Une union compétente en matière de politique étrangére et de politique de sécurité, dotée d'une seule monnaie, constituant un seul espace économique. Une Europe enfin capable d'affronter les grands défis de la fin de ce millénaire: l'aggravation des conditions de vie dans la majorité des pays du Tiers-Monde, le difficile retour à la démocratie des pays d'Europe Centrale et Orientale, la détérioration accélérée de l'écosystème de la planète, le traffic clandestin, à une échelle jamais vue, des armements et de la drogue, la montée en puissance dans le Tiers-Monde de régimes dictatoriaux et totalitaires, capables, comme on l'a vu avec l'Irak, de menacer la paix mondiale, ... C'est un défi que nous voulons relever non seulement à Bruxelles ou à Rome, mais aussi à Prague et à Bucarest, tout de suite.

Fédéralisme démocratique. Contre les tentations jacobines ou neo-jacobines, contre les mythes nationalistes du 19 siècle qui sont à l'origine de toutes les catastrophes de ce siècle, il faut multiplier les occasions de participation et les moments de responsabilité des citoyens à la vie démocratique. Villes et villages, régions ou communautés, Etats, union fédérale, doivent devenir autant d'endroits ou se prennent les décisions pertinentes à chacun de ces niveaux.

Réforme du système électoral. Introduction en Roumanie comme dans la plupart des pays du continent européen, du système électoral majoritaire à un tour, appellé aussi système anglosaxon. En effet seul ce système permet à l'électeur de choisir directement, en meme temps que son représentant au Parlement, son gouvernement. En outre, un tel système électoral, tendanciellement bipartique, favorise l'émergence d'une opposition forte, unie, en mesure de controler réellement le gouvernement et de constituer une alternative crédible lors des élections successives. D'un point de vue historique, on ne peut que constater que les rares pays qui ont pu efficacement s'opposer à la montée du totalitarisme durant les années trente et, ensuite, libérer ceux qui en avaient été les victimes, étaient - et sont toujours du reste - gouvernés par un tel système: Grande-Bretagne, Etats-Unis d'Amerique.

C.H.: En quoi consiste le radicalisme du Parti radical ?

O.D.: Le Parti radical (nous n'aimons pas beaucoup les "ismes" que ce soient ceux de radicalisme ou d'autres) est l'outil politique de gens qui veulent aller à la racine des choses, des problèmes, des grandes questions qui traversent les communautés humaines. Des gens qui refusent de se laisser enfermer dans des schémas, qui n'aiment pas les réponses toutes faites, les recettes miracles, les dogmes intangibles, les printemps qui chantent, ... Mais des gens qui refusent aussi le soi-disant réalisme politique qui veut que rien ne soit possible, que les lois humaines étant ce qu'elles sont, rien ne sert à rien. Un parti qui rassemble des gens animés d'une volonté réelle de s'unir et d'affronter ensemble un problème singulier, indépendemment de l'histoire, des croyances et des appartenances politiques ou autres de chacun. Un "second" parti, un parti en plus, un parti "plus-value", pas un parti "Eglise". Un parti de gens qui ne croient pas aux grands soirs et aux grandes révolutions mais aux réformes concretes, p

onctuelles, à celles qui changent effectivement la vie de tous les jours. Ce qui signifie aussi patience, tenacité, volonté d'avancer, ne fut-ce que d'un millimètre par jour, dans la direction que l'on s'est assigné.

Un parti nonviolent, gandhien, pour qui, comme le disait le Mahatma Gandhi, "la fin est dans les moyens comme l'arbre est dans la graine". Un parti transnational, parce que la dimension des problèmes étant ce qu'elle est, c'est à ce niveau qu'il faut unir les volontés d'action. Un parti transparti, qui rassemble sur des objectifs ponctuels des gens aux appartenances les plus diverses.

C.H.: Croyez-vous que le Parti radical puisse avoir prise en Roumanie, et premièrement parmi les jeunes débousolés et décus ? Et si oui, comment comptez-vous vous y prendre ?

O.D.: J'en suis absolument convaincu. Et pas seulement parmi les jeunes. Et ma conviction se fonde sur des données objectives: sur les rencontres, les discussions, les débats auxquels j'ai eu l'occasion de participer au cours de ces derniers six mois en Roumanie. Ce qui ne veut pas dire que cela sera facile. Pour une raison essentiellement: la difficulté d'informer sur ce que nous sommes et sur ce que nous voulons. Et je remercie Atlas de nous donner cette possibilité.

Nous avons vécu des mois très difficiles. Pour nos positions fédéralistes, transnationales, internationalistes, nous avons été bassement attaqués, diffamés parfois. De nombreux journaux se sont contentés de reproduire sans autre forme de procès des articles de style et de contenu franchement stalinien ou nazi comme ceux publiés par Renasterea Banatian. Nous avons bien sur intenté un procès. Mais la justice est lente, et il faudra du temps avant que nous puissions annuler les effets de ces calomnies, de ces fausses informations, de cette déformation de notre identité. En outre, depuis janvier, les services de douane de Roumanie ont recu l'ordre de nous interdire d'introduire du matériel d'information sur le Parti radical. Sans parler de la Poste qui semble avoir conservé de nombreux réflexes d'ancien régime. Lettre qui n'arrivent, lettres ouvertes, ... Plus grave enfin des inconnus ont brutalement tenté d'intimider certains militants du P.r. Dans une telle situation il n'est évidemment pas très facile d'agir,

de nous faire connaitre. Mais nous continuons bien sur.

C.H.: Pouvez-vous évaluer approximativement la force effective du Parti radical ?

O.D.: Quelques chiffres: le Parti radical c'était en 1990, quelques 4200 inscrits dans une vingtaine de pays, dont déjà un peu plus du quart en dehors d'Italie, son pays "d'origine". Il y avait en Roumanie, l'année derniere, après quelques mois de présence seulement, quelques 70 inscrits. Aujourd'hui des associations radicales sont en cours de formation à Bucarest, Brasov, Cluj et Timisoara. Avec un peu de chance, beaucoup de travail, et espérons-le, de meilleures conditions d'information, nous pourrions facilement etre plus de 500 cette année en Roumanie.

Le Parti radical est également présent dans différents parlements: quatre parlementaires européens sont membres du P.r., deux membres du Soviet Suprème de l'Union Sovietique, une quinzaine de membres de la Chambre des Députés italienne, trois sénateurs italiens, trois députés Tchèques, un membre du Soviet de Moscou, un membre du Soviet de Leningrade, ... la plupart étant également membres d'autres partis.

C.H.: Quelle est votre capacité d'influer sur les facteurs de décision ?

O.D.: Nous avons été à l'origine de résolutions en faveur des Etats-Unis d'Europe adoptées par des majorités écrasantes du Parlement européen. En Italie nous avons conduits victorieusement les batailles pour le divorce, l'avortement, l'objection de conscience, contre le nucléaire, ... En France, en Italie, en Belgique nous avons promu des lois extraordinaires en faveur du droit à la vie et au développement des pays les plus pauvres du monde. Récemment au Parlement européen notre présence, comme pourrait d'ailleurs le confirmer l'Ambassadeur de Roumanie auprès des Communautés européennes, a été déterminante dans la réouverture des relations entre la Roumanie et la Communauté européenne...

C.H.: Pratiquement que peuvent faire ceux qui sont intéressés par le Parti radical ?

O.D.: S'informer auprès de ceux qui ont déjà rejoint le P.r. A Bucarest, auprès de Sorina Alexandru, Str. Nicolae Grigorescu 27 Bl Y9C Ap.27., à Brasov, auprès de Alexandru Popescu, Crisan 15. Ap.1,

à Cluj, auprès de Petre Olteanu, Masinistinor 52, à Timisoara, auprès de Adrian Borza, Str. Zborului 16.Bl.31.Ap.37. Et ensuite, bien sur, s'inscrire, agir, faire connaitre le P.r et ses objectifs ...

 
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