par Olivier Dupuis e Sandro Ottoni
Dans ces pages, certains des moments les plus importants de la campagne du Parti radical contre l'Europe - avant tout communautaire - de la honte et de la complicité avec l'armée putschiste et le régime raciste de Belgrade.
Comme vous vous en souviendrez, au terme de la première session du Conseil Fédéral du PR, qui s'est tenu à Rome fin septembre, Marco Pannella annonça sa décision d'entreprendre un jeûne à temps indéterminé "pour la reconnaissance de la Croatie et de la Slovénie, pour les droits des populations albanaises du Kossovo, contre une Communauté européenne et une politique italienne héritières de l'Europe de la lâcheté"
Voici le texte par lequel, début octobre, il annonça sa décision à la presse:
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MARCO PANNELLA ANNONCE SON INTENTION DE JEUNER
"La Communauté Européenne est aujourd'hui l'héritière de l'Europe de la lâcheté et de la trahison qui, dans les années Trente, fut complice et nourrice du fascisme, du nazisme et, dans les années Quarante et successives, du communisme.
Cette Communauté est toujours plus antidémocratique dans ses propres structures, où le Parlement est dépouillé de ses fonctions naturelles, où l'Exécutif est réduit à un moment bureaucratique, tandis que les Douze Etats Nationaux sont en train de démolir la construction communautaire en faisant de Bruxelles une sorte de chambre de compensation de leurs exigences, où prévalent les intérêts et les vices des Chancelleries traditionnelles et frustrées: française et britannique, en premier lieu.
La Communauté Européenne, et les Douze Etats qui la décomposent, est aujourd'hui complice de l'action criminelle de l'Armée dite "Yougoslave", une Armée avant tout "putschiste", bolchevique, raciste, chauviniste, en syntonie avec le pouvoir autoritaire serbe du Président Milosevic.
La Communauté se place comme médiatrice entre agresseurs et agressés, entre putschistes et légalistes, entre racistes et démocrates, entre assassins et assassinés.
A La Haye, Lord Carrington montre d'agir comme héritier de cette partie du monde conservateur britannique qui avec Chamberlain inspira et mena la politique de Munich et qui déclarait avec Churchill: "Si j'étais italien, je serais fasciste", celle que Stalin et ses successeurs préféraient aux sociaux-démocrates et aux travaillistes "à cause de leur réalisme". Mais aujourd'hui l'Internationale Socialiste est sur les mêmes positions. La "démocratie réelle" est en train de prendre ses distances de la démocratie à un rythme qui fut celui creusé, à des moments déterminés, entre humanisme socialiste et "socialisme réel".
Le Parti Radical, transnational et transpartitique, dénonce la complicité européenne, et celle italienne, avec l'oppression des populations albanaises du Kossovo, avec l'occupation de 40 % désormais du territoire croate, avec les troupes putschistes et racistes qui sont à quelques kilomètres de Zagreb, qui ont conquis pour la Serbie un débouché sur la Méditerranée, qui ont détruit des lieux historiques dalmatiens, croates, istriens, et qui sont en train de fournir un "modèle" pour vaincre "le désordre démocratique" dans d'autres pays aussi, en Roumanie, et même en URSS.
Le Parti Radical dénonce le comportement de la presse italienne qui, dans les éditoriaux et les articles de ses envoyés spéciaux, est souvent sur des positions correctes et justes, alors qu'elle est engagée totalement à désinformer, à censurer, à saboter toute action politique concrète, italienne ou européenne, cohérente avec ces dénonciations.
Je reviens, en ce qui me concerne, à l'action non-violente d'un jeûne à temps indéterminé, pour la reconnaissance des souverainetés nationales de la Croatie, de la Slovénie, de la Macédoine, des droits de l'Homme et des droits politiques, constitutionnels et démocratiques du peuple albanais du Kossovo."
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Au cours de son jeûne Marco Pannella dénonce aussi la complicité juridique des gouvernements européens et de la Communauté européenne, demandant à l'ONU et à la CEE - si nécessaire - comme cela a déjà été fait au Moyen-Orient, le boycottage total de la République Serbe.
Une première fois, le 8 octobre, au cours du débat au Parlement européen:
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UNE COMMUNAUTE HERITIERE DES EUROPEENS CHAMBERLAIN ET DALADIER
"Monsieur le Président, (...) j'ai commencé une grève de la faim, non-violent que je suis, pour la reconnaissance de la Croatie et de la Slovénie, mais surtout pour faire le possible et l'impossible pour éviter la honte d'une Communauté européenne héritière des européens Chamberlain et Daladier, héritière de ceux qui furent jusqu'au fond et douloureusement solidaires avec Hitler, quand il occupa la Ruhr, qui furent solidaires jusqu'au fond avec les débuts du communisme réel, avec le nazisme, avec le fascisme (...)
Si je n'étais pas gandhien, si je n'étais pas non-violent, j'aurais déjà couru prendre les armes pour aller en Yougoslavie aux côtés de ceux qui sont agressés. En tant que non-violent je ne peux pas le faire, parce que je sais que celui qui emploie les armes pour tuer sera aussi un suicidé, à moyen ou long terme. Alors la seule chose que je puisse faire est de donner corps, avec la douceur apparente du fait de s'abstenir de manger, à la conviction - qui est celle de mon parti - de ressentir une honte insupportable pour chacun de vous, collègues.
Nous siégeons dans un Parlement, membres d'une Communauté, qui agit en arbitre entre un agressé et un agresseur, entre assassins et assassinés... Europe de la honte, Communauté de la honte..."
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Le 10 octobre, Pannella intervient à nouveau au cours du débat au Parlement européen sur la situation en Yougoslavie:
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LA COMMUNAUTE EUROPEENNE COMPLICE D'UN COUP D'ETAT
"L'Italie (et la Communauté européenne) se sont aussi juridiquement rendues complices d'un coup d'Etat, d'un massacre, aux dépens de tous les citoyens de l'ex-Yougoslavie.
Ils ont accordé dignité de gouvernement et caractère représentatif, sur le plan international, à des sujets putschistes criminels, interférant ainsi dans la situation yougoslave.
Par l'injonction de suspension des hostilités faite de façon neutre aux deux parties, aux agressés et aux agresseurs, au lieu de soutenir les agressés, protéger les victimes, la C.E, et l'Italie, ont directement contribué à permettre aux putschistes, et à la République Serbe qu'ils dirigent et oppriment, d'occuper près de la moitié de la République Croate, de chercher le fait accompli qui constituera l'argument principal de la violence et du chantage "serbe".
Il est donc nécessaire, non seulement de reconnaître immédiatement les Républiques démocratiques qui se sont déclarées indépendantes, mais de retirer immédiatement notre ambassadeur à Belgrade, ôter toute représentation au représentant "yougoslave" à l'ONU, enjoindre l'armée putschiste et la République serbe de se retirer immédiatement à l'intérieur des frontières serbes, demandant à l'ONU et à la C.E. - si nécessaire - comme cela a déjà été fait au Moyen-Orient, le boycottage total de la République Serbe."
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Une troisième fois, le 10 octobre, à l'occasion des déclarations de vote au terme du débat:
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AYEZ HONTE !
"Le Conseil et la Commission se sont comportés de façon très claire, ils ont été complices et lâches face aux agresseurs et aux violents; ils ont été également lâches, et arrogants, face aux raisons des agressés et des victimes.
Un Parlement qui se respecte, juge avant tout ce qui a été fait, et décide ensuite ce qu'il faut faire.
Si vous croyiez ce que vous dîtes, vous auriez déjà dû proposer le refus de confiance à la Communauté, et attaquer le Conseil, parce que le mal est déjà en grande partie accompli. Ce Parlement, qui a de temps en temps des gémissements et des histoires de bonnes intentions pour le futur, mais qui régulièrement, grâce à nos solidarités de parti et de clan, grâce à la baisse de vos idéaux, se rend complice en faveur des puissants, en commençant par les sociaux-démocrates, qui ont un beau vice-président en la personne de Jumblatt (je propose que l'on donne la présidence provisoire à Jumblatt si le camarade Brandt ne se remet pas). Je dois dire au président Dankert que je lui exprime aussi une certaine solidarité, parce que l'arrogance de ce Conseil à l'égard de la présidence hollandaise, l'arrogance de Paris et de Bonn à votre égard, avec la réunion d'après-demain, est elle aussi une arrogance de lâches, de puissants contre toute bonne règle. Et je dois dire qu'au Quai d'Orsay je ne sens plus le souffle de Saint
John Perse, d'Alexis Leger de Saint Leger, qui après Munich se démit pour protester contre Daladier, mais il me semble qu'il y ait aujourd'hui au Quai d'Orsay et à la Présidence de la République Française une continuité génétique avec ce Parlement français, qui, mis à part quelques dizaines de membres, vota les pleins pouvoirs à Vichy.
On ne peut continuer à dire d'être neutres, alors que vous de la Commission et du Conseil décidez le blocus contre la Yougoslavie. Ayez honte! Le blocus contre la Serbie pouvait avoir un sens. Ayez honte! Vous avez créer des trêves donnant délibérément et frauduleusement le temps à l'armée putschiste, pas à l'armée fédérale, d'occuper 50 % de la Croatie.
Vous cherchez la médiation entre les partisans et les nazis. Lord Carrington est sûrement de la même école que Churchill, mais pas du Churchill que nous aimons tous, mais de celui qui disait "si j'étais italien je serais fasciste", et qui traitait les choses à notre égard et à l'égard de la Société des Nations, de la même façon que vous êtes en train de traiter cette réalité.
Je ne voterai pas cette résolution, parce qu'il n'y a pas de condamnation pour ce qui est déjà accompli, mais j'espère que demain les collègues socialistes n'accompliront pas le geste honteux de retirer leurs signatures de ce texte, qui est néanmoins hypocrite par rapport au passé".
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Tandis que Pannella poursuivait son jeûne, les députés au Parlement italien, Roberto Cicciomessere, Emma Bonino, Giuseppe Calderisi, Giovanni Negri, Alessandro Tessari et Bruno Zevi déposaient la motion sur la situation dans l'ex-Yougoslavie adoptée aux termes des travaux du Conseil Fédéral de Rome (voir l'édition précédente de la Lettre Radicale). De retour en Union Soviétique le député au Mossoviet, Alexander Kalinin demandait et obtenait de rencontrer le Président de la Commission des Affaires étrangères du Soviet de Russie, Kulin. Au cours de l'entretien il dénonçait l'attitude de "neutralité" substantielle de l'Union Soviétique et de la Russie.
A Prague, à Budapest, à Bucarest, les militants radicaux essayaient de trouver sur la base du texte voté à Rome des manifestations de solidarité concrète parmi les membres des Parlements de ces Pays. Malheureusement - et souvent malgré de fortes manifestations de compréhension et d'intérêt - aux belles paroles ne suivaient pas de gestes concrets.
Face à l'aggravation de la situation, et suite, entre autre, aux bombardements féroces sur Vukovar et au siège de Dubrovnik, les parlementaires du Groupe fédéraliste européen de la Chambre des Députés inscrits au PR, représentaient une seconde motion qui demandait entre autre la reconnaissance immédiate de la Croatie et de la Slovénie et le retrait des ambassadeurs de Belgrade:
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MOTION DES DEPUTES RADICAUX ITALIENS
La Chambre des députés
vu que les décisions et les initiatives politiques adoptées jusqu'à présent par le gouvernement italien et par la coopération politique européenne ont contribué à causer, comme unique résultat, l'occupation d'une partie consistante du territoire de la république de Croatie par les forces militaires serbes et l'occupation putschiste des autres structures fédérales de l'ex-Yougoslavie;
vu que la continuation d'une telle politique désastreuse risque de contribuer à l'aggravation de la situation dans l'ex-Yougoslavie;
vu que la non-reconnaissance de la part de l'Italie des Républiques qui ont décidé démocratiquement leur propre indépendance et sa position de "neutralité" entre les parties qui ont agressé et celles qui ont été agressées ont de fait représenté une légitimation de l'intervention de l'armée putschiste en Croatie;
vu qu'il est donc urgent de modifier radicalement les positions assumées par le Gouvernement italien sur la crise de l'ex-Yougoslavie;
engage le Gouvernement à:
- reconnaître immédiatement les Républiques de l'ex-Yougoslavie qui ont proclamé démocratiquement leur propre indépendance;
- retirer immédiatement la délégation diplomatique à Belgrade;
- à enjoindre immédiatement à l'armée putschiste de se retirer à l'intérieur des frontières de la République de Serbie et, en cas de non-exécution, à demander que la Communauté européenne et le Conseil de Sécurité des Nations Unies décident l'embargo et le boycottage économique total de la République Serbe.
Roberto Cicciomessere
Giuseppe Calderisi
Sergio Stanzani
Emma Bonino
Sandro Tessari
Giovanni Negri
Bruno Zevi
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COMPLICITE DE FAIT ET DE DROIT DE L'EUROPE AVEC LE DICTATEUR MILOSEVIC
A Zagreb, le 17 octobre 1991, Zdravko Tomac, vice-premier ministre de Croatie et membre du PR, tenait une longue conférence de presse dans laquelle il illustrait les entretiens qu'il avait eu à Moscou, avec le Président croate, Franjo Tudjman, avec Gorbatchev, et séparément, avec Etlsin et avec Shevardnaze. A l'entretien avec Gorbatchev était aussi présent le dictateur nationaliste serbe Slobodan Milosevic.
Avec la médiation de Gorbatchev un nouvel accord pour le cessez-le-feu était signé. Celui-ci se démontrait pourtant de bien peu d'efficacité, vu que les affrontements en Croatie continuaient.
Tomac soulignait pourtant, comme un résultat positif, la prise d'acte de Gorbatchev de l'impossibilité, même théorique, d'une éventuelle confédération yougoslave. En outre, lors de la rencontre avec Eltsin, on commençait une négociation pour des accords économiques directs, entre la Croatie et la Russie, ce qui représente un acte significatif en direction de la reconnaissance.
Au cours de la Conférence, le vice-Premier ministre rapportait aussi l'initiative de jeûne de Marco Pannella, en faveur de la reconnaissance de la Croatie et de la Slovénie, citant certains passages de ses récentes déclarations, en particulier ceux relatifs à la complicité, de fait et de droit, de l'Italie et de la Communauté européenne avec l'armée fédérale et avec le dictateur Milosevic.
IVO JELIC, DEPUTE DE DUBROVNIK, S'INSCRIT AU PR
Le 18 octobre, Ivo Jelic, membre du Parlement croate, élu dans le Parti populaire (HNS) à Dubrovnik, motivait son inscription au PR, auquel il s'est souvent senti proche, "comme expression de reconnaissance pour les initiatives que le PR et Marco Pannella conduisent ces heures-ci en faveur de la paix en Croatie".
Les jours suivants, les radicaux Alessandro Tessari, député, et Sandro Ottoni, rencontraient le vice-Premier ministre Tomac pour définir des initiatives ultérieures en vue du prochain Conseil Fédéral du PR à Zagreb.
Le lendemain, la même délégation rencontrait à Lubjana le Président du Parlement du Kossovo, Iliaz Ramaili et d'autres députés en exil.
Au cours de la rencontre, les représentants du Kossovo insistaient sur la nécessité de leur participation à la conférence de La Haye, en tant que représentants légaux du Kossovo, qui s'est proclamé indépendant. La question de l'indépendance du Kossovo, affirmée par le Parlement et par le Gouvernement et approuvée par un référendum à une majorité écrasante (78 %), devrait entrer à faire partie du paquet en discussion à La Haye dans les prochains jours.
GREVE DE LA FAIM DE 150 ETUDIANTS DE DUBROVNIK
Le 21 octobre 1991, près de 150 étudiants venus de Dubrovnik commençaient une grève de la faim pour signaler au monde la gravité de la situation de leur ville. Dans une déclaration rendue publique, ils révélaient entre autre que "leurs concitoyens étaient sans nourriture dans la ville assiégée". Selon certains étudiants, "l'exemple de Marco Pannella - dont ils avaient été informés - a été une incitation pour cette initiative non-violente".
Deux jours plus tard, le 23 octobre, près de 80 étudiants de Dubrovnik, en grève de la faim, et plusieurs centaines d'étudiants universitaires de Zagreb et des milliers de citoyens, manifestaient sur la place Jelicic. Durant la manifestation, est intervenu Ivo Jelic, député de Dubrovnik, inscrit au PR.
Jelic, dans de nombreuses interviews, rappelait l'initiative de jeûne de Marco Pannella et la participation active des députés radicaux au débat actuellement en cours au Parlement italien. Le lendemain, les étudiants se rendaient avec des bougies et des écriteaux vers les hôtels où logent les centaines de journalistes présents à Zagreb ainsi qu'à l'hôtel qui accueille les observateurs de la Communauté européenne".
Sur les écriteaux, des phrases était marquées en anglais telles que: "Europe shame you", "Van der Brook shame you", "Help for Dubrovnik", ainsi que des photos de destruction. Diana Rexhepi, radicale de Zagreb qui participait à la manifestation, relâchait une longue interview à la radio hollandaise.
SOS POUR DUBROVNIK - SOS POUR LA CROATIE
Entre-temps les étudiants diffusaient par fax un appel aux principales universités européennes.
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Depuis quatre mois et demi, une guerre sans merci fait rage en Croatie. Peut-être que l'Europe n'a jamais entendu parler de Vukovar, Osijek, Pakrac, Sibenik - mais elle ne peut pas ne pas connaître Dubrovnik, berceau de la culture croate et européenne.
Il y a déjà 22 jours que Dubrovnik et ses 60.000 habitants sont isolés du monde, sans nourriture et sans eau. Nous, étudiants de Dubrovnik et de l'Université de Zagreb, pour arrêter la guerre dans notre patrie, commençons une grève de la faim, en solidarité avec nos parents affamés, et demandons:
1) le cessez-le-feu immédiat à Dubrovnik.
2) que les blocus du port, de l'aéroport et des autres liaisons internationales soient levés.
3) le retrait des forces d'occupation hors du territoire croate.
4) NOUS EXHORTONS ENFIN TOUTES LES UNIVERSITES D'EUROPE ET DU MONDE A SE DECLARER SOLIDAIRES AVEC NOUS, EN ORGANISANT CHAQUE JOUR A MIDI UNE PROTESTATION DEVANT LEURS UNIVERSITES.
Chaque manifestation de solidarité permettra aux plus affaiblis d'entre nous d'interrompre la grève de la faim.
"Libertas" - Etudiants de Dubrovnik et de Zagreb
Non bene pro toto
Libertas venditur auro
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CONSEIL FEDERAL DU PR A ZAGREB
Jeudi 31 octobre, à l'Hôtel Intercontinental de Zagreb, les travaux du Conseil Fédéral du Parti radical se sont ouverts par une introduction de Marco Pannella et par les relations du Premier Secrétaire, Sergio Stanzani, et du Trésorier, Paolo Vigevano. Plus de cent membres sont présents, dont de nombreux parlementaires inscrits au PR, venant d'Union Soviétique, d'Ukraine, de Russie, de Tchécoslovaquie, de Roumanie, d'Italie et du Parlement européen. Etaient aussi présents le Commissaire européen Carlo Ripa di Meana, le vice-Premier ministre croate Tomac et le ministre sans portefeuille Budisa.
La journée de vendredi s'ouvre par un débat général sur les initiatives en cours. Différents invités de différentes républiques de l'ex-Yougoslavie interviennent aussi au cours de cette journée. L'ouverture des travaux voit le Premier Ministre croate, Franjo Griguric, le vice-Premier ministre Mate Granic, le ministre de l'information Branko Salaj, les ministres Drazen Budisa et Vlado Veselica. Interviendront aussi le Président du Parti démocrate serbe de la Croatie, Milan Dukic, le membre de la présidence du Parti de majorité (HDZ) Dalibor Brozovic, le membre de la présidence du SPD (Parti de la Réforme Démocratique) Branko Caratan, le président du Parti d'Action Démocratique (en Serbie) Sulejman Ugljanin, le député au Parlement de la Bosnie-Herzégovine, Senad Sabin Pasic, le député et président du Parti libéral slovène, Joze Skolc, ainsi que le membre de la présidence du Parti de Renouvellement Démocratique Mauricio Olenik. Importante aussi la présence et l'inscription au PR de nombreuses mères de militaire
s croates, appartenant au mouvement de solidarité Bedem Ljubavi (bastion de l'amour).
Samedi on affronte la question de l'ex-Yougoslavie avec une attention particulière pour les propositions concrètes, dont les plus significatives et les plus valables seront reprises dans la motion particulière sur l'ex-Yougoslavie (publiée dans ce numéro de LR). Dans l'après-midi les travaux ont été interrompus par une alarme aérienne.
Dans la soirée une délégation conduite par le Président du C.F. Marco Pannella et par le Premier Secrétaire Sergio Stanzani et formée de parlementaires des différents pays "représentés", est reçue par le Président de la République de Croatie, Franjo Tujman.
Une expédition, prévue pour dimanche matin à six heures, de tout le Conseil Fédéral, à Sisak, en zone de guerre, est empêchée par les autorités croates qui jugent l'entreprise trop dangereuse.
Durant la journée de dimanche on affronte à la présence du Président du Kossovo Iliaz Ramajli, la question de ce territoire où règne, plus qu'autre part, la politique de l'oppression et de la terreur du régime fasciste de Belgrade.
Durant l'interruption des travaux, une délégation du CF, formée par différents parlementaires, a rendu visite à une caserne de l'armée fédérale yougoslave, encerclée par la garde nationale croate.
Les travaux, après avoir été interrompus une nouvelle fois par l'alarme aérienne, se concluent dans la soirée par l'approbation d'une motion sur l'ex-Yougoslavie et d'une motion générale, rapportée elle aussi dans ce numéro de Lettre Radicale, par l'inscription au PR, après celle de beaucoup de personnalités présentes (voir la liste publiée dans cette LR), du Premier ministre de la Croatie, Franjo Griguric et par le souhait exprimé par le Président du C.F., Marco Pannella, et accueilli de suite par le C.F. lui-même, de pouvoir tenir le prochain Conseil Fédéral du Parti Radical à Belgrade, dans une Belgrade libre et démocratique.