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Agora' Agora - 27 gennaio 1992
Le Parlement Européen affirme:

"Le prohibitionnisme n'a pas atteint son objectif. -

Il faut envisager de nouvelles politiques".

La remise en cause fondamentale de la politique prohibitionniste n'est plus l'apanage du Parti radical et du mouvement antiprohibitionniste. Ce mouvement réformateur vient de trouver un appui prestigieux et ses thèses se voient confirmées au plus haut niveau de la Communauté européenne. Une commission d'enquête du Parlement européen affirme en effet que la politique répressive menée jusqu'à présent n'a pas atteint son objectif, celui de stopper ou à tout le moins de réduire la pénétration de la drogue. Elle invite donc les Etats membres à élaborer de nouvelles politiques.

S'il ne s'agit pas encore ouvertement de promouvoir la légalisation pure et simple de la drogue, la "réglementation du commerce des substances aujourd'hui interdites" est bel et bien à l'ordre du jour.

Cette commission parlementaire d'enquête instituée par le Parlement européen en avril dernier a déposé ses conclusions après près de neuf mois d'investigation, d'analyse de nombreux rapports et documents et l'audition d'experts et de responsables de la lutte anti-drogue. Il ne faut en effet pas s'étonner que l'analyse minutieuse des résultats concrets des politiques actuelles, de ses coûts et de ses bénéfices sur la base de critères précis tels que la courbe du trafic, le nombre d'overdoses, l'éat de la délinquence et de la criminalité, la propagation du sida, les conséquences du trafic sur l'économie légale... permette d'établir que l'agravation du problème n'est pas une fatalité à laquelle la seule réponse devrait être le renforcement de la stratégie répressive mais est la conséquence logique de l'illégalité-même de la drogue.

Parmi les recommandations concrètes et directement applicables que la commission préconise, l'on note que "la possession de drogues illicites en petite quantité, pour usage personnel, ne devrait plus être considérée comme un délit, pour ne pas transformer le toxicomane en délinquant et compromettre ainsi toute possibilité d'intégration sociale".

"Il faut garantir au toxicomane, peut-on lire dans le rapport, le libre accès au traitement et à des seringues gratuites et leur faire prescrire des médicaments de substitution (temgesic et méthadone) par des cliniques agréées". L'on recommande la prise en charge sanitaire et sociale du toxicomane en lui garantissant la disponibilité de drogues non frelatées, au dosage déterminé, afin de réduire les décès, la contamination par le virus du sida et la criminalité induite".

Quant aux efforts de la lutte anti-drogue, ils "doivent se concentrer non pas sur les consommateurs et le bas de la hiérarchie du trafic, mais sur la criminalité internationale organisée au plus haut niveau."

Le rapport suggère de repenser la classification des drogues sur une base plus logique. L'échelle part des drogues ultra-légères comme le thé, le café ou le chocolat jusqu'aux drogues ultra-dures comme l'héroïne ou le crack. Entre ces deux extrêmes, se situe le haschisch, le tabac ou l'alcool, classés comme drogues intermédiaires douces et le LSD, les amphétamines, la cocaïne comme drogues intermédiaires dures. De cette classification résulte, selon le rapport, la nécessité d'une seule politique sanitaire pour toutes les drogues, indépendamment de leur statut légal.Le renversement de tendance pour lequel se mobilise le PR trouve une première confirmation prestigieuse dans ce document officiel du Parlement européen qui demande d'adopter "une attitude pragmatique de réduction des risques liés à la toxicomanie" soit le concept de "harm reduction". C'est une victoire des antiprohibitionnistes d'être parvenus à faire en sorte que le débat sur la légalisation des drogues ne soit plus un sujet tabou au sein des in

stitutions pour être enfin pris en considération. ainsi l'adoption de ces recommandation a été salué comme la fin du monopole idéologique et institutionnel du prohibitionnisme par le député européen radical Marco Taradash qui, en tant que vice-président de la commission d'enquête, y a joué un rôle déterminant. Il s'agit sans conteste d'un affranchissement par rapport à la stratégie de guerre à la drogue imposée par les Nations Unies sous la poussée des Etats-Unis.

Jean-Luc ROBERT

 
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