- Monsieur le Député, ce qu'on appelle la modération salariale n'a de sens que si elle permet de maintenir une monnaie stable, mais également si elle permet de créer des emplois, c'est-à-dire si elle suscite la solidarité entre ceux qui ont un emploi et ceux qui n'en ont pas. C'est pour cela, d'ailleurs, que j'avais préconisé la signature d'un pacte social dans chaque pays, de façon à bien montrer la solidarité vis-à-vis des chômeurs. Malheureusement, nous en sommes loin dans la plupart des pays membres.
En ce qui concerne les autres aspects du Livre blanc, qu'il s'agisse des infrastructures, des nouvelles technologies de l'information ou autres, c'est très difficile. M. Oreja aura l'occasion de vous rendre compte des difficultés qu'il rencontre, notamment lorsqu'un projet d'infrastructure concerne deux États, chacun jouant une politique d'attente pour essayer d'obtenir le plus de crédits publics possibles, ou bien lorsqu'il y a des divergences d'ordre légal dans les procédures, et enfin en raison du financement. Mais, en partant des projets eux-mêmes, nous arriverons à démontrer que ce que nous avions dit à Bruxelles était juste, à savoir que nous avons besoin de financements complémentaires.
D'autre part, ce les États-Unis ont fait pendant la période de la grande récession ou après, notamment le port autonome de New-York, avait pour mérite de croiser initiative publique et initiative privée. C'est une idée qui ne passe pas auprès de nos gouvernements. Ils connaissent l'initiative publique, ils connaissent l'initiative privée, mais le croisement des deux avec des concessions et la création de biens collectifs, nous ne sommes pas encore arrivés à leur démontrer que c'était la voie nécessaire, demain, pour essayer de combiner les questions d'intérêt général et l'efficacité des réseaux de transport.