- Pour être franco-français un instant, Monsieur, je répondrai que si vous lisez mon interview dans un hebdomadaire, vous verrez que lorsque je parlais d'un traité mal rédigé, je visais les dispositions concernant la politique extérieure et de sécurité commune.
En ce qui concerne les objectifs pour l'union économique et monétaire, je regrette de vous dire que l'expérience historique de nos pays montre que ceux qui ont eu une monnaie stable et qui ont pratiqué une saine rigueur en matière financière sont ceux qui ont obtenu les meilleurs résultats en matière de création d'emplois. C'est indiscutable. Tous les pays qui ont eu recours à la manipulation de leur monnaie ont pu connaître une euphorie passagère, mais ensuite ils sont tombés plus bas qu'ils n'étaient avant. Par conséquent, l'idée d'une monnaie stable - et non pas une monnaie forte à mettre dans une vitrine - et l'expérience économique plaident en faveur de cette solution pour assurer une croissance durable et fortement créatrice d'emplois.
Je ne vois pas en quoi, pour l'instant, les critères de Maastricht auraient produit un effet déflationniste sur l'économie. La récession dont nous avons été victimes a d'autres causes, internationales, et parfois européennes. C'est sur ces causes qu'il faut se pencher et non pas prendre comme bouc-émissaire les critères de Maastricht.
(Applaudissements)