- Les chiffres que j'ai indiqués, Madame, dans mon exposé, sont des chiffres fondés sur l'analyse du passé. C'est-à-dire qu'un taux de croissance de 3 %, avec un taux de productivité moyen de 2 %, cela fait 1 % d'augmentation de la population active. D'ailleurs, il n'est même pas sûr que l'on atteigne ce chiffre.
Si les choses restent en l'état, cela ne suffira pas, comme je l'ai dit dans mon exposé, pour ramener le chômage à un niveau décent et supportable pour la société. C'est pourquoi nous avons proposé tous les chantiers que j'ai indiqués, afin que les gouvernements infléchissent leur action et aient une véritable politique pour l'emploi. Mais tout ce que peut faire la Commission et tout ce que peut faire l'Union européenne, c'est un effort de conviction et de coopération.
Je le répète, les instruments de politique économique et de politique de l'emploi demeurent entre les mains des gouvernements. Simplement, actuellement deux menaces pèsent sur notre effort de conviction. La première, c'est que l'on a réduit la politique macroéconomique au budget et à la monnaie, sans s'occuper des autres instruments qui permettraient de renforcer les aspects structurels et de créer davantage d'emplois. Le deuxième obstacle, je le répète, c'est que je crains qu'une euphorie conjoncturelle conduise les pays à ne pas faire l'effort structurel qui leur est demandé par le Livre blanc.