- Madame le Président, chers collègues, l'absence de coordination entre les divers centres nationaux de contrôle de la circulation aérienne au sein de l'Union européenne doit d'autant plus retenir notre attention, que ses répercussions, au-delà du réseau international, ont une double nature. D'une part, elle touche indirectement le transport infranational de chacun des États membres: un réseau international ne vit pas en vase clos. D'autre part, ses conséquences sont plus durement ressenties par les aéroports situés hors du continent que par les aéroports continentaux. En effet, les îles, qu'elles soient espagnoles, italiennes ou françaises (je pense notamment ici à la Corse et vous me comprenez) ne jouissent pas des mêmes moyens de transport que le continent. Elles n'y sont reliées que par deux voies au lieu de quatre: l'avion et le bateau, et ne disposent, bien entendu, ni de la route ni du rail. Elles sont donc plus vulnérables que le continent.
Par ailleurs, c'est à juste titre que nous pouvons nous étonner de l'inaction de la Commission des Communautés européennes en ce domaine. De fait, à l'heure où elle s'engage dans la promotion des grands projets transeuropéens - lesquels doivent accroître la compétitivité de nos entreprises et favoriser la création d'emplois -, la Commission ne fait rien dans un secteur où la cohérence entre les systèmes de contrôle est indispensable. Cette cohérence permettrait non seulement une meilleure fluidité du trafic aérien, dans des conditions de sécurité renforcées, mais également (et on l'a dit) une baisse des coûts du contrôle dela circulation aérienne, et donc des coûts de transport. La coordination entre les centres nationaux de contrôle de la circulation aérienne permettra l'avènement de cette compétitivité économique tant souhaitée, et elle sera, par conséquent, créatrice d'emplois, ce que la Commission souhaite tout aussi ardemment que nous-mêmes.