- Madame le Président, la grève des aiguilleurs du ciel d'Aix a mis en relief la problématique de la circulation aérienne en Europe. Le gouvernement français est montré du doigt, car il a fait valoir le conflit d'intérêts existant entre la surveillance aérienne et le droit de grève. Ce serait, à mon avis, une erreur d'opposer le droit de grève avec la nécessité de service public, car le problème dépasse largement ce clivage.
Deux observations pour illustrer la fragmentation du système actuel: il existe en Europe plus de cinquante centres et autant de systèmes fonctionnant de manière indépendante. De plus, les caractéristiques techniques des équipements utilisés varient fortement d'un site à l'autre. Il faut donc nécessairement une meilleure coordination et les syndicats de contrôleurs ont donné un avis positif sur cette obligation.
En septembre 1992, dans un rapport circonstancié, notre Parlement demandait à la Commission de faire des propositions. Ces propositions, aujourd'hui, s'imposent crûment face à l'intensification du trafic aérien, conséquence de l'entrée en vigueur des trains de mesures de libéralisation. Pour y faire face, la Commission doit veiller à ce que les États membres prennent toutes leurs responsabilités. Elle ne peut se désintéresser des conditions de travail des aiguilleurs et elle ne peut se retrancher derrière leurs autorités nationales, car leurs sous-effectifs entraînent des retards fâcheux, dommageables pour l'économie, mais aussi terriblement dangereux pour la sécurité.
La Commission doit aussi consolider les infrastructures de transport et apporter son concours à un système intégré de contrôle aérien. Il est donc urgent d'établir un cahier des charges européen et d'opter pour un calendrier strict et ambitieux.