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Guigou Elisabeth - 28 settembre 1994
MEP*MPE - Guigou (PSE)

Madame le Président, je crois que le Parlement européen doit prendre une position claire, qui soit audible par nos opinions publiques, sur ce débat de l'Europe à deux vitesses, car c'est un débat, en effet, crucial pour l'avenir de l'Union européenne.

Il doit le faire pour au moins trois raisons. D'abord, parce que ce débat a suscité une très grande émotion dans les pays membres et chez les citoyens des pays membres qui craignent d'être exclus, a priori, contre leur gré, d'une Union européenne à laquelle ils veulent continuer à participer. Ils craignent, évidemment, ce noyau dur, qui serait défini sans eux, et dont on parle dans certains partis politiques, ou ce premier cercle qu'ont évoqué certains gouvernements.

La deuxième raison est que le Parlement européen, moins que tout autre institution européenne, ne peut accepter l'idée de l'Europe à la carte, qui serait une Europe où chacun prendrait ce qui lui convient, sans accepter le minimum de devoirs de solidarité. Une Europe "molle" comme disait Sir Winston Churchill, une Europe réduite à une grande zone de libre échange, sans politiques communes, sans solidarité, sans cohésion, sans ces valeurs fortes que sont à mes yeux le progrès social, l'équilibre écologique, pour n'en citer que deux parmi les plus importantes.

Enfin, parce qu'on ne peut pas admettre qu'un pays, ou qu'un petit groupe de pays, bloque toute avancée, et nous savons à quel point l'échéance de la conférence intergouvernementale sera importante pour l'avenir de l'Union européenne.

Je crois que nous avons devant nous, dans l'année qui vient, à concevoir une grande réforme, pour laquelle il faudra de l'audace et de l'imagination. J'espère que c'est au sein de ce Parlement que nous trouverons cette audace et cette imagination, car il faudra dire, en effet, pour la conférence intergouvernementale de 1996, quelle Union vous voulons, sur quelles priorités, sur quels objectifs, sur quelles politiques communes. Ce que nous voulons faire ensemble, à douze, à seize, peut-être un jour, et sans doute j'espère à vingt-huit, et comment nous devrons faire fonctionner cette Union, avec quelles institutions et avec quels moyens.

Voilà pourquoi mon groupe politique a pris l'initiative de proposer aux autres groupes, et quatre autre groupes s'y sont ralliés, un texte commun, un projet de résolution, qui j'espère, sera voté et qui reprend ces principes: égalité des droits et des devoirs des pays membres de l'Union, car il serait inconcevable d'exclure a priori les États membres qui veulent renforcer l'Union européenne. Solidarité, cohésion, sont des valeurs-clé de l'Union à laquelle nous appartenons. Nous voulons une Union politique, plus démocratique, fondée sur la citoyenneté et qui soit aussi un pôle de stabilité alors que les soubresauts agitent encore les Balkans, l'Europe centrale et orientale et, de plus en plus, la rive sud de la Méditerranée, parce que nous n'admettons pas - et nous le disons - qu'une petite minorité essaie d'empêcher l'Union européenne d'avancer.

Voilà pourquoi nous avons déposé ce texte sans préjuger des débats de fond de la conférence intergouvernementale et nous espérons qu'une majorité se prononcera sur ce projet commun.

(Applaudissements)

 
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