Madame le Président, mes chers collègues, ce débat et les différentes déclarations qui l'ont précédé ont un très grand mérite, celui de nous placer face à notre avenir, celui de notre continent et de son organisation institutionnelle.

Notre Assemblée entre donc aujourd'hui dans ce grand débat qui va précéder la réforme de 1996. On peut, à ce stade, identifier principalement trois défis.

Premier défi: comment réussir l'élargissement aux pays de l'Europe centrale et orientale, malgré des structures économiques qui demeurent extrêmement différentes?

Deuxième défi: comment sauvegarder, voire renforcer la capacité de décision de l'Union européenne, au moment où nous nous préparons à accueillir quatre nouveaux États membres et, bientôt peut-être, davantage?

Troisième défi: comment permettre aux pays membres qui en ont la volonté d'aller plus vite et plus loin dans l'accomplissement de l'Union?

Face à ces trois défis, nous devons, à mon sens, nous appuyer sur deux principes. Chaque État de l'Union doit pouvoir se situer au niveau d'intégration auquel il veut et peut appartenir. Il ne faut exclure aucun pays, dès lors qu'il affirme clairement sa volonté européenne et qu'il se donne les moyens de son ambition.

En revanche, et c'est le deuxième principe, aucun pays ne doit pouvoir bloquer l'avancée de l'Europe, dès le moment qu'une volonté politique est partagée par une large majorité d'États membres. C'est dans le respect de ces deux principes que nous pourrons résoudre la contradiction entre élargissement et approfondissement.