Nous ne pouvons approuver le calendrier proposé pour les périodes de session du Parlement européen en 1995, car l'allongement progressif des sessions supplémentaires tenues à Bruxelles aboutit à détourner complètement le sens des textes, qui fixent le siège de notre Assemblée à Strasbourg.
En tout état de cause, la décision d'Édimbourg du 12 décembre 1992, répartissant à Strasbourg les sessions ordinaires et à Bruxelles les sessions additionnelles, se révèle bâtarde, difficile à mettre en oeuvre et, donc, coûteuse. L'efficacité comme le souci d'économie exigeraient que l'ensemble des sessions, ainsi que les réunions de groupes et de commissions, soient regroupées en un même lieu, qui ne peut être que celui du siège du Parlement. Il paraît en effet plus logique de faire venir occasionnellement les fonctionnaires du Conseil et de la Commission à Strasbourg, lorsqu'ils doivent se présenter devant notre Assemblée, plutôt que de déplacer aussi fréquemment qu'aujourd'hui tous les députés à Bruxelles.
L'Union européenne se trouve devant un choix stratégique: ou bien elle construit une capitale européenne regroupant toutes ses institutions, idée qui n'est d'ailleurs pas sans affinités avec celle d'un État fédéral, ou bien elle répartit ses institutions dans les principales villes des différents États membres. C'est cette dernière solution qui a été, à juste titre, retenue jusqu'à présent et confirmée récemment encore avec le choix de Francfort comme siège de la Banque centrale européenne. Dans ces conditions, on ne voit pas pourquoi ce choix stratégique clair est sans cesse remis en cause par des dérives insidieuses.