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Memere Noel - 28 settembre 1994
MEP*MPE - Mamère (ARE)

Monsieur le Président, le trafic de plutonium se développe de manière inquiétante depuis quelques années: 267 affaires de ce genre ont été recensées depuis 1991. Cette situation, vous le comprendrez, est d'autant plus préoccupante que le plutonium est un matériau toxique et, surtout, sert de base à la fabrication d'armes atomiques.

Pour les organisations criminelles internationales, le trafic international de plutonium est devenu aujourd'hui une opération qui pourrait se révéler aussi rentable que le trafic de drogues. Ces organisations gèrent désormais un véritable marché où viennent s'approvisionner, tout à la fois, des États et des groupes terroristes au service de ces États. La mafia du plutonium vend non seulement la matière elle-même, mais aussi le savoir-faire d'ingénieurs nucléaires de l'ex-empire soviétique, prêts à tout pour survivre.

Voilà trois ans que ce trafic a pris des proportions inquiétantes et, comme dans d'autres situations dramatiques, l'Union européenne n'a pas su prendre à temps les mesures qui s'imposent. Elle possède pourtant les moyens d'agir, parmi lesquels l'agence Europol, qui assure la coordination de la lutte contre le trafic des stupéfiants. Pourquoi n'utiliserait-elle pas ses compétences au bénéfice de la lutte contre le trafic de matières nucléaires? Le traité de Maastricht lui en donne la possibilité. Qu'attend la Commission pour donner à Europol les ressources financières et scientifiques qui lui permettraient de s'attaquer à ce trafic? Quelles initiatives la Commission entend-elle lancer pour développer les programmes d'assistance technique et pour mettre au point des systèmes de contrôle et de gestion de stocks de matières fissibles, en particulier dans les pays d'Europe centrale et orientale et dans la Communauté d'États indépendants, là où le problème se pose avec le plus d'acuité? Quel type de coopéra

tion l'Union européenne entend-elle instaurer avec les autres États pour recenser les matières nucléaires et en contrôler les stocks? Est-elle prête à organiser concrètement des échanges de savoir-faire dans le domaine de la sécurité avec les experts nucléaires des pays concernés?

Nous sommes en droit de nous interroger sur la volonté politique de l'Union européenne, puisque, cette année, le Conseil des ministres a purement et simplement ignoré la ligne budgétaire votée par le Parlement et destinée à améliorer la sécurité des installations nucléaires dans les anciens pays de l'Est.

Au nom des générations futures et de la liberté des peuples, nous n'avons pas le droit de laisser se développer sans rien dire ni rien faire le marché du crime nucléaire. Monsieur le Président, la preuve est faite que les États, avec la complicité de trop nombreux scientifiques, nous ont menti sur la maîtrise du nucléaire. Les uns et les autres voulaient nous faire croire que nous pourrions vivre indéfiniment dans un monde figé. Ce monde a changé et notre devoir est, aujourd'hui, de réparer au plus vite les dégâts d'une politique aussi aveugle qu'irresponsable.

 
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