Monsieur le Président, mes chers collègues, le conformisme mondialiste de la pensée est tel que l'on a parlé au Caire de "la" population mondiale alors qu'il eût fallu traiter des problèmes "des" populations du monde. Globaliser, mondialiser la question du peuplement est absurde, tant il est vrai que les différences sont considérables d'un continent à un autre, d'un État à un autre, d'un peuple à un autre.

Cette négation des différences, ce refus idéologique de respecter les identités culturelles, religieuses, économiques et historiques des peuples, vise en fait à imposer un modèle démographique unique, au détriment du droit des peuples et des nations au libre choix et à la souveraineté.

Le spectre de l'explosion démographique mondiale, invoqué par l'ONU pour imposer sa logique de planning familial, ne peut cacher la situation de vieillissement accéléré, d'effondrement de la fécondité et d'état de choc démographique de la grande majorité des pays d'Europe. Terre de forte natalité et d'émigration il y a un siècle, nous sommes devenus terre de dénatalité et d'immigration. L'urgence absolue, chez nous, est donc la mise en place d'une politique nataliste, de défense et de promotion de la famille, de soutien et d'accueil de la vie, de respect de l'enfant et de l'enfant à naître, de respect de la fonction sociale de la mère de famille.

Dans le même état d'esprit de réalisme, il nous faut dénoncer les erreurs et les gaspillages d'un modèle unique de développement économique et de coopération avec le tiers monde, qui s'inscrit dans une logique de libre-échange strictement marchande et financière, livrant les peuples et les États à la loi de la jungle et du productivisme. Il est trop facile de considérer que la réponse à la pauvreté du tiers monde, et en particulier de l'Afrique, serait le malthusianisme. Définissons plutôt, comme priorité des priorités pour l'Afrique, l'auto suffisance alimentaire, la maintien ou le retour à la terre, la fixation au pays et l'arrêt de l'exode des campagnes vers les villes, qui précède l'exode des villes d'Afrique vers l'Europe.