Monsieur le Président, le texte final de la conférence du Caire n'a pas repris, Dieu merci, toutes les conclusions du document préparatoire. Il en garde cependant, fût-ce sous une forme édulcorée, l'esprit malthusianiste, fondé sur une conception erronée de l'humanité et sur un mythe, celui de la surpopulation.

La majorité des conférenciers du Caire, dont Mme Veil, ont affirmé que la politique démographique ne devait relever d'aucune idéologie. Pourtant, leur projet était bien fondé sur une idéologie selon laquelle l'homme n'est qu'un agent économique. N'ayant donc pas plus de valeur qu'un élevage de lapins en batterie, l'humanité s'est vu décerner un droit à la reproduction qui ouvre d'ailleurs curieusement la voie au droit d'avorter.

L'avortement, condamné il y a vingt-cinq siècles déjà dans le serment d'Hippocrate, relève désormais du domaine de la santé publique. Le seul droit remis en question au Caire est celui, pour un couple marié, d'avoir des enfants et de les élever normalement, en famille. Pour les néo-malthusianistes, en effet, puisque la croissance démographique constitue un obstacle au développement économique du tiers monde, il faut la freiner par tous les moyens. Leur rêve? L'univers totalitaire imaginé par Georges Orwell dans son roman "1984", où le nombre de naissances est chaque année planifié. Mais le spectre de l'explosion démographique invoqué pour imposer un planning familial mondial relève de la superstition millénariste.

(Interruption du Président)