Monsieur le Président, refusant de tenir compte des résultats des plus récentes études et des avis des professionnels concernés, la Commission européenne a proposé d'éliminer progressivement toute utilisation des filets maillants dérivants. Mme Fraga-Estevez et la majorité de la commission de la pêche ne se satisfaisant pas de cette élimination graduelle, réclament une interdiction totale, dès 1995, qui aurait des répercussions dramatiques - des collègues l'ont déjà dit - pour l'avenir des milliers de pêcheurs et de leurs familles et pour l'économie de nombreuses régions maritimes.
Cette demande ne repose sur aucun argument scientifique, juridique ou écologique valable. De plus, Mme Péry l'a dit et d'autres collègues également, des arguments tendancieux sont utilisés, qui s'appuient sur les résolutions des Nations unies. Toutefois, ces résolutions ne concernent ni l'Atlantique ni la Méditerrannée, mais le Pacifique, où les filets maillants dérivants peuvent atteindre plusieurs dizaines de kilomètres.
Nous refusons de tomber dans le piège de la campagne de mystification, savamment orchestrée depuis plusieurs années. Nous réclamons le maintien de l'utilisation des filets de moins de cinq kilomètres et le développement, bien sûr, des recherches pour améliorer encore la sélectivité de ces filets. Nous refusons ainsi de mettre en concurrence sauvage les pêcheurs et les types de pêche.
Nous invitons, au contraire, l'ensemble des pêcheurs à mettre un terme à leur affrontement suicidaire et à agir ensemble sur les véritables problèmes qui leur sont posés, notamment en demandant la limitation des importations à des prix de dumping et la garantie d'une gestion rationnelle des ressources halieutiques.