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Kouchner Bernard - 29 settembre 1994
MEP*MPE - Kouchner (PSE).

Monsieur le Président, en effet, je crois qu'il est un peu tard pour faire de la diplomatie préventive et, en vous expliquant pourquoi nous soutenons cette résolution commune, je voudrais d'abord parler du passé.

Depuis bientôt trois ans, la situation en Haïti attire parfois l'attention des médias, parfois notre attention, et puis, ça se passe comme toujours: nous oublions. Et, pendant ce temps-la, le peuple haïtien a souffert terriblement. Je rappelle d'ailleurs ici qu'il y a eu environ cinq mille morts, depuis le coup d'État, depuis la prise du pouvoir par le général Cedras. Et je rappelle aussi que le président Aristide, premier président élu démocratiquement en Haïti, avait recueilli 67% des suffrages.

Qu'a-t-on fait pendant ce temps-là? Nous nous sommes un peu lamentés, mais nous ne sommes pas intervenus. Il y a eu des menaces. Un embargo a été mis en place et, finalement, la position s'est précisée pour ou contre le président Aristide. Voilà ce que je déplore dans le passé.

Le président Aristide, quelle que soit sa personnalité - que je ne mets pas en cause ici - avait été élu et il devait retourner dans son pays. A l'époque, la première réaction avait été bonne, de dire qu'on n'acceptait pas un coup d'État. C'était la première fois dans l'histoire. Mais, cessons d'évoquer le passé, on ne pouvait pas faire autrement que de rétablir, avec cette menace d'invasion par la force, arrêtée au dernier moment, le président Aristide dans ses fonctions.

Je voudrais faire trois remarques. Premièrement, malgré la résolution des Nations unies, malgré un certain intérêt des pays de l'Union européenne, les pays de la région n'ont pas été assez dynamiques. Nous nous sommes seulement résolus à ce que les États-Unis interviennent au nom des Nations unies, ce qui est toujours dommageable, même si, dans la fiction, il y avait vingt-cinq pays qui y participaient. Où était l'Union européenne? Qu'a-t-elle fait pendant ce temps-là? A-t-elle été assez présente? Je ne le crois pas.

Ensuite, pour l'avenir, qui est beaucoup plus intéressant, je partage le sentiment de mon collègue Bertens: il faut d'abord que cette opération se déroule bien. Ce n'est pas encore fait. Le précédent de Somalie, avec ses bons et ses mauvais côtés, nous apprend que les assassins doivent toujours être désarmés aussitôt; que les milices, et singulièrement ces tontons macoutes de terrible réputation, doivent être mises hors d'état de nuire. Je suis un peu inquiet que le général Cedras reste sur l'île, quand le président Aristide reviendra. Je sais qu'il doit partir vers le 15, mais on n'en est pas sûr.

Enfin, ce que nous souhaitons c'est que l'occupation américaine au nom des Nations unies, légitime pour le moment, ne dure pas longtemps et qu'elle soit vite remplacée par les casques bleues, comme c'est prévu. Nous souhaitons aussi que l'Union européenne apporte son aide au développement et à la reconquête de cette démocratie. C'est à ce prix seulement que cette opération - que nous acceptons et que nous jugeons légitime - pourra se dérouler au mieux.

 
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