Monsieur le Président, M. Wurtz, député de notre groupe revient du Mali. Les informations qu'il y a recueillies nous conduisent à penser que le texte de la résolution qui nous est soumise à ce sujet est très unilatéral. Une chose est de s'insurger contre les exactions commises par tel détachement de l'armée, dont je rappelle que c'est toujours celle de l'ancien régime militaire et dont certains éléments aspirent à jouer à nouveau un rôle politique, et autre chose est de laisser entendre que le gouvernement malien actuel refuserait le dialogue avec les Touareg, ce qui est contraire à la vérité.

Depuis 1992, un pacte national a été conclu entre les autorités de Bamako et une partie du mouvement targui. En vertu de cet accord, qui reconnaît l'identité culturelle targuie comme celle de toutes les composantes du peuple malien, 650 combattants touareg ont déjà été intégrés, comme ils le demandaient, dans l'armée malienne, y compris avec rang d'officier supérieur, et le processus se poursuit. Une mesure semblable est prévue pour la fonction publique.

Afin de mettre un terme aux discriminations qui ont eu lieu, sous l'ancien régime, d'importantes actions de développement de la région concernée ont été décidées. Si ces projets ne sont pas encore mis en oeuvre cela tient au fait que les bailleurs de fonds, dont l'Union européenne, attendent que les conditions de sécurité soient remplies, c'est-à-dire notamment que cessent les menaces et les actions des rebelles contre les ONG. Autrement dit, c'est en aidant le gouvernement malien à résoudre ce problème par des voies politiques et non en lui tenant grief de faits dont il n'est pas responsable qu'on peut se rendre utile, face à ce douloureux problème.