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Martinez Jean-Claude - 30 settembre 1994
MEP*MPE - Martinez (NI).

Madame le Président, la proposition qui nous est faite consiste à essayer d'aménager l'horreur.

On charge les moutons. On les jette dans les cales. En Australie, en Nouvelle-Zélande, pendant plusieurs semaines, une partie d'entre eux - 15 à 20 % du chargement - va mourir, au milieu des autres qui restent vivants, qui bèlent, qui sont traumatisés par ce qu'ils voient. En Argentine, on charge les chevaux. Ils arrivent à La Rochelle. Ceux qui arrivent vivants sont chargés dans des camions et c'est le voyage au bout de la nuit qui continue. Une grande partie arrivera morte. C'est le débarquement, les cornes arrachées, les jambes brisées. C'est près de Trieste, à Gorizia, à Procesco que, dans les quinze jours entre le 12 et le 28 mars 1991, à cause de la grève des douaniers, 226 ovins sont morts, 51 chevaux sont morts, 15 bovins sont morts asphyxiés! C'est de la barbarie tranquille, quotidienne! A Gorizia, Procesco, chaque jour, chaque semaine, 150 ovins meurent, 40 chevaux meurent, 10 bovins meurent! Grâce à Schengen, la drogue passe, les animaux trépassent!

Et je ne parle pas des animaux qui ne sont pas de boucherie, les oiseaux, les perroquets, qu'on amène du Brésil, avec la KLM. Cinquante pour cent meurent pendant le transport et ce n'est qu'un maillon de la chaîne de l'horreur! Il y a les élevages - notre collègue en a parlé - les poulets élevés dans 20 cm, qui se déplument eux-mêmes, les cochons qui se dévorent entre eux, mis sous sédatifs! Quarante-cinq millions de poussins mâles sont brûlés vivants chaque année dans les élevages européens, pour chauffer ces élevages! Et puis, vient l'abattage! Les poulets, les dindes, les canards, dans les chaînes de la honte! D'abord, on leur trempe la tête dans l'eau pour les étourdir, mais en réalité ils ne sont pas étourdis. Après on leur coupe le cou avant de les ébouillanter, mais comme un canard vit encore plusieurs minutes apès avoir eu le cou coupé, il est ébouillanté vivant!

Et voilà qu'on nous demande d'aménager la barbarie. On nous demande de prévoir quelques secondes de soleil dans la nuit et dans le brouillard: des contrôles vétérinaires, des arrêts pour les trajets de quinze heures, que le train plombé dans lequel les animaux sont parqués quinze heures d'affilée s'arrête. On nous demande des contrôles, mais on ne s'attaque pas aux causes. Si des moutons meurent pendant le transport au départ de la Nouvelle-Zélande et de l'Australie, c'est qu'on n'a pas respecté la préférence communautaire et qu'on transporte des moutons d'un endroit d'où ils ne devraient pas venir!

Il y avait, en France, 33 millions de têtes de moutons au début du siècle. Il n'y en a plus que 8 millions! Huit côtelettes sur dix qui se mangent en France viennent de l'étranger. Evidemment, que nos amis britanniques et irlandais veulent le transport! Evidemment, que nos amis allemands veulent le transport! C'est la politique agricole commune qui fait que l'on concentre les élevages à Rotterdam, à Hambourg, ou à Lorient en France, parce que les animaux mangent du manioc thaïlandais, parce qu'ils mangent des PSC américains et parce qu'il faut concentrer les animaux à l'endroit où la nourriture arrive par bateaux et après, évidemment, une fois que l'animal est né sur le quai de Rotterdam, il faut bien le transporter!. Six millions de bovins transportés chaque année des Pays-Bas, de l'Allemagne, du Danemark, vers l'Italie et vers l'Espagne. Avec une agriculture normale, saine, équilibrée, ces transports n'existeraient pas! Voilà la vérité! Si les yeux des animaux sont crevés pendant le transport, si

les cornes sont arrachées, si les jambes sont brisées - je le dis à nos amis anglo-saxons - c'est la faute à Adam Smith, c'est la faute à Ricardo, c'est la faute au libre échange, c'est la faute au mondialisme fou et ce sont des larmes de crocodile que nos amis anglo-saxons versent, alors qu'ils sont les responsables par leur folle politique libre-échangiste!

La vraie solution consiste à revenir à une agriculture normale, équilibrée. On ne fait pas disparaître les abattoirs de Provence pour transporter, sur des centaines de kilomètres, les animaux! Les animaux sont en train de nous montrer ce qui va nous arriver, Monsieur le Commissaire. Ce que Kessler appelait "le grand massacre". Permettez-moi de terminer en vous lisant l'adresse du grand chef indien Seattle en 1852: "Quand les buffles seront massacrés, quand les poneys ne galoperont plus dans la prairie, alors s'annoncera la fin de la vie"!

 
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