Monsieur le Président, mes chers collègues, la coordination des droites européennes est en désaccord avec la majorité, sur la mission budgétaire du Parlement, sur l'évolution du budget européen.
Désaccord, d'abord, sur la mission budgétaire du Parlement européen. Alors que les parlements ont été inventés par les peuples pour contrôler et limiter les dépenses, le Parlement européen ne cherche pas à limiter les dépenses mais, au contraire, à les accroître, notamment en obtenant du Conseil des ministres de faire passer le taux d'appel des ressources propres de 1,20% du produit communautaire à 1,21%.
Alors que Bruxelles envoie des directives aux États, pour qu'ils limitent leur déficit budgétaire, le budget européen, si l'on excepte les dépenses agricoles fortement contrôlées, progresse plus rapidement que le produit intérieur des États membres. Alors qu'il faudrait limiter les impôts de nos concitoyens, le Parlement a proposé des économies, là où il n'en a pas les possibilités, et des dépenses supplémentaires, là où il en a le pouvoir.
Nous sommes, aussi, en désaccord sur l'évolution du budget européen. Initialement, il s'agissait d'un budget d'intervention, mais on constate, désormais, que la part des dépenses de fonctionnement ne cesse d'augmenter. Pour la seule année 95, les charges du CES et du Comité des régions augmenteront de 25%. Je crois que, s'agissant du Comité des régions, notre Assemblée fait preuve de faiblesse et d'irresponsabilité.
Pour ne fâcher personne, je ne parlerai pas des folies immobilières de Bruxelles. Mais, comment ne pas parler du nombre des organismes satellites qui augmentent sans cesse sans que jamais aucun ne soit supprimé?
Les subventions aux associations se multiplient, elles aussi, à l'infini, et les dépenses qu'il faut bien appeler "de propagande", même si elles sont baptisées "d'information" auprès du grand public, des syndicats, des médias, des relais d'opinion, progressent, elles, de plus de 20% pour une seule année.
Le principe de subsidiarité auquel il a été fait allusion est, lui, systématiquement oublié, comme on le voit avec le programme URBAN pour les villes, qui concerne le niveau des collectivités locales, non celui de la Communauté européenne.
Dans le même temps, la part du budget agricole dans le budget total ne cesse de diminuer et, à l'heure où les paysans manifestent légitimement à Bruxelles contre la jachère, les crédits budgétaires sur le retrait des terres sont en augmentation. C'est une véritable provocation.
La coordination des droites européennes n'approuvera pas ce budget.