Il est juste et légitime de prendre en considération, outre le racisme et la xénophobie, les violations des droits de la personne en raison du sexe.
En effet, nombre de petites filles, jeunes filles et femmes ont été récemment victimes de violences spécifiques: privation des libertés, viols, mutilations. Les violences en question ont été commises sur le territoire de l'Union européenne, d'une part, et dans des pays limitrophes ou géographiquement proches de l'Union, d'autre part, en Europe centrale et au Maghreb en particulier. Ces actes de brutalité et les menaces qui en sont le corollaire entraînent de nombreuses demandes d'asile, dont certaines ont déjà été jugées recevables chez nous.
Au cours des années 93 et 94, le Parlement a voté des résolutions dénonçant les viols perpétrés dans l'ex-Yougoslavie, par exemple, ou condamnant les extrémismes religieux qui engendrent chez les femmes un sentiment de culpabilité. Ces résolutions prennent appui sur la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme qui affirme: "La jouissance des droits et des libertés doit être assurée sans distinction aucune, fondée notamment sur le sexe, la race, la religion". Associer désormais en toutes circonstances sexisme, racisme et xénophobie me paraît correspondre, non seulement à l'affirmation de l'intégration des droits des femmes aux droits de l'homme, voulue par le Conseil de l'Europe, mais aller dans le sens des réalités auxquelles sont confrontées les populations et les grandes organisations de défense de leurs droits, Amnesty International en l'occurrence.
Le vingtième anniversaire de l'Année de la femme sera célébré en 1995. Il est important, à ce titre, que l'Union européenne réaffirme sa position de continent-phare en matière de défense des droits d'une population, les femmes, fragile et particulièrement exposée dans les guerres et les conflits religieux et politiques qui surgissent, immanquablement, dans les pays en voie de démocratisation.
Le événements actuels nous l'imposent d'urgence. Les textes nous y autorisent. En plus de la lutte contre la racisme et la xénophobie, l'Alliance radicale européenne entend faire de la lutte contre la violation des droits de la personne en raison du sexe, une priorité.