Monsieur le Président, les ministres de la justice et de l'intérieur devant présenter un rapport sur le racisme au Conseil européen d'Essen, il était indispensable que le Parlement réitère ses propositions, pour faire face à ce problème préoccupant.
Force est de constater, en effet, que plusieurs demandes concrètes figurant dans la résolution du Parlement ont été exprimées à plusieurs reprises par le passé, sans grand succès. C'est le cas, entre autres, de l'excellente proposition de considérer l'incitation au racisme comme un délit et d'adapter les législations en conséquence.
Il est regrettable que ces demandes n'aient pas été prises en compte plus tôt. Cela aurait peut-être refroidi les ardeurs de certains partis d'extrême droite, qui ont usé d'arguments et de caricatures détestables lors de récentes campagnes électorales.
Pour ma part, en ce qui concerne l'incitation au racisme, je considère que le révisionnisme en fait partie intégrante. J'aurais cependant souhaité que le mot figure en toutes lettres dans le texte, car, ceux - brillants intellectuels pour la plupart - qui nient l'holocauste et se battent, au nom d'une soi-disant liberté d'expression, pour que ces thèses se propagent font sciemment, selon une judicieuse répartition des rôles, le lit du racisme ordinaire et de l'antisémitisme. Ils tentent à la fois de présenter le peuple juif lui-même comme étant responsable de tous les maux qu'il a subis et de réhabiliter les auteurs de ce qu'ils refusent de qualifier de "crime contre l'humanité".
C'est un feu vert donné à tous les apprentis nazis qui les entourent. Une législation qui viserait les auteurs d'actes racistes sans s'intéresser à leurs inspirateurs serait, de mon point de vue, largement inadaptée à son objectif.