Madame le Président, la partie du rapport de M. Wynn traitant des crédits agricole est, comme toujours, fort savante pour cacher l'angoissant et le mépris. Le savant, évidemment, ce sont les discussions sur la parité dollar-écu et les dissertations sur le dépassement de l'orientation ou sur la réserve monétaire, l'angoissant étant les impératifs relatifs à l'arrachage du vignoble, à l'application du GATT ou à l'adhésion de l'Autriche, qui n'est pas sortie de l'Anschluss comme on l'a encore vu avant-hier lorsqu'elle s'est alignée sur la position allemande.
La réponse à tous ces impératifs angoissants, c'est le mépris: un budget agricole qui, pour la première fois depuis trente-huit ans, passe en-dessous de la barre des 50%; les dépenses agricoles, qui deviendraient non obligatoires; les chipotages pour concéder 1,5 milliard d'écus aux vignerons alors que la Communauté en injecte 1,4 en Russie ou à l'Est sans se faire prier; les évaluations budgétaires, qui sont sous-estimées dès le départ de plus de 10 milliards d'écus; les pêcheurs, auxquels la rubrique 3 consacre 26 millions d'écus, soit 12 écus, 70 francs pour chacun des deux millions de travailleurs de la mer; la jachère, qu'on refuse de diminuer de 2% supplémentaires alors que les États-Unis l'ont supprimée. Le mépris, enfin, lorsqu'à la présidence de l'intergroupe viticole on a élu, comme représentant des pauvres vignerons, un riche oto-rhino, soit pour avoir l'oreille des vignerons, soit pour leur tirer la langue, à moins que ce ne soit pour leur faire un pied de nez.