Je me félicite de ce débat sur la lutte contre le racisme à l'initiative de la commission des libertés publiques et des affaires intérieures. Effectivement, il convient de déplorer l'action insuffisante, voire la passivité des institutions européennes et des gouvernements face à la montée du racisme et aux actes de violence raciste. Certes, il y a abondance de résolutions, de déclarations et de commissions. Mais les actes ne suivent pas les discours. Ils en prennent même souvent le contre-pied. Comme cette scandaleuse recommandation du Conseil des ministres des Affaires intérieures et de la Justice du 20 juin 1994 qui prône la préférence communautaire en matière d'emplois et fait l'amalgame entre chômage et immigration.
Pour faire reculer et battre durablement le racisme, il faut s'attaquer aux causes économiques et sociales qui le nourrissent en renforçant la lutte contre la pauvreté et la précarité, pour l'emploi et des conditions de vie décente.
Mais cette lutte doit être complétée par l'application et le renforcement des moyens législatifs de prévention et de répression des actes racistes, car le racisme ne relève pas de la liberté d'expression, mais du délit.
Nous devons également faire en sorte que les immigrés, qui servent trop souvent de boucs émissaires et sont les principales victimes de la crise, ne subissent aucune discrimination et bénéficient de l'égalité des chances et de traitement en matière de droits sociaux et de la reconnaissance des droits civiques, culturels et politiques, notamment le droit de vote aux élections locales.