Madame le Président, l'histoire - si du moins elle ne devient pas une science interdite par la police de la pensée - dira ce qu'il en fut des mensonges et de la désinformation qui dissimulèrent les causes et les enjeux véritables du conflit du Koweit. Toujours est-il que, quatre ans après, le peuple d'Irak est toujours frappé d'un embargo odieux qui fait périr par dizaines de milliers des enfants innocents. L'arme de la famine est la plus ignoble qui soit.
Inauguré avec le cynisme et la cruauté que l'on sait par l'Angleterre, contre le peuple catholique d'Irlande, elle fut aussi utilisée par les Soviets, en Russie et en Ukraine, et ce avec la complicité du Royaume-Uni, dont la monarchie agonise aujourd'hui dans le ridicule d'un exhibitionnisme sexuelo-psychiatrique.
Mais les Américains semblent eux aussi prendre goût à cette ignominie. Non contents de ruiner notre agriculture avec la complicité de nos institutions, ils essaient de mettre à genoux par la faim les peuples qui résistent à leur impérialisme. Ils ont ainsi affamé Haïti et en Irak, en guise d'application de leur grandiloquent discours sur les droits de l'homme, ils pratiquent un infanticide massif et généralisé. Pourquoi? Parce que leurs principaux fournisseurs de pétrole, les potentats islamo-esclavagistes d'Arabie saoudite entendent empêcher l'Irak de vendre son pétrole à un prix inférieur à celui qu'ils imposent. Contrairement à ce que prétendent certains, cet embargo ne pèse pas sur le régime irakien, mais sur tout un peuple.
Nous observons aussi avec beaucoup de satisfaction, que ceux qui hier ne partageaient pas nos positions les rejoignent aujourd'hui notamment dans bien de partis politiques français, de droite comme de gauche. En revanche, quelle n'est pas notre surprise de voir parmi les cosignataires d'un texte refusant la levée de l'embargo le nom de Mr Fini. Celui-ci, il y a quatre ans, accompagnait Jean-Marie Le Pen à Bagdad pour obtenir la liberté des ressortissants européens séjournant en Irak. Son mouvement dénoncait alors les manoeuvres américaines. Le temps serait-il venu pour certains en Italie de faire allégeance à la toute puissance yankee?