Monsieur le Président, mes chers collègues, le Burundi est aujourd'hui à la veille de ce qui s'est passé au Rwanda il y a quelques mois. C'est un pays, en effet, qui est au bord du gouffre. On continue de s'y massacrer, comme je l'ai personnellement constaté il y a encore quelques jours. Il est vrai cependant qu'aujourd'hui, ces massacres ont un caractère relativement sporadique, parce qu'un président de la république a été élu, qu'il s'est entouré d'un gouvernement composé d'un nombre égal de Hutus et de Tutsis, et que celui-ci tente désespérément d'obtenir une conciliation, sans toutefois en avoir les moyens.
Le gouvernement est bien conscient des priorités: désarmer les milices civiles et permettre à la population de regagner ses villages d'origine, mais tout reste à faire. Les hôpitaux ont été dévastés, les écoles sont incendiées, les instituteurs sont assassinés, les médecins ont disparu. Il faut soutenir impérativement ce gouvernement, très vite et tout de suite, car si nous ne le faisons pas maintenant, nous savons que l'horreur du Rwanda risque de se reproduire. Nous devons envoyer des fonds, des hommes, du matériel, des personnels administratif, judiciaire, scolaire et universitaire, sanitaire et il faut aller vite, sans quoi nous porterons probablement une large part de responsabilité dans ce qui ne manquera pas d'arriver.