Monsieur le Président, chers collègues, alors que le sort des réfugiés rwandais est plus que jamais menacé, nous ne pouvons que nous réjouir de la signature, lundi dernier à Kinshasa, d'un accord tripartite entre les gouvernements rwandais et zaïrois et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.
Cet accord constitue un progrès indéniable, mais il importe de donner non seulement au Zaïre, mais également au Burundi, les moyens de permettre aux réfugiés rwandais ne désirant pas rentrer dans leur pays de demeurer dans ces États dans des conditions de vie décente et de sécurité.
Si j'insiste tout particulièrement sur ce point, c'est essentiellement parce qu'il y a lieu de s'inquiéter du comportement des soldats de l'ex-armée rwandaise qui gênent le bon déroulement des opérations humanitaires dans les camps de réfugiés. Pire encore, nous venons d'apprendre qu'une cinquantaine de réfugiés rwandais ont été massacrés au Burundi dans la nuit de lundi à mardi, et bien qu'il soit encore impossible d'identifier les auteurs de ce massacre, les rumeurs en provenance des rescapés vont jusqu'à laisser supposer qu'il pourrait s'agir d'ex-rebelles, donc de membres de l'actuelle armée rwandaise.
Dois-je rappeler que plus d'une centaine de réfugiés avaient été massacrés ou portés disparus dans cette même région, il y a de cela deux mois? La communauté internationale devrait s'inquiéter de cette situation. Vu les incertitudes existantes, ces informations il est indispensable que nous soyons informés, afin qu'à l'avenir nous n'intervenions pas trop tard. Je propose d'ores et déjà que nous fassions dorénavant davantage pression sur la Commission et le Conseil. Il est crucial de mettre en oeuvre de véritables instruments d'aide en faveur de ces pays pour qu'ils puissent développer leurs économies.