DROITS DE L'HOMMETexte adopte le 15.1.92
RESOLUTION
sur les protocoles financiers avec la Syrie, le Maroc,
l'Algérie, l'Egypte, la Tunisie, la Jordanie, le Liban
et Israël et le respect des droits de l'homme et des
accords internationaux par ces pays
Le Parlement européen,
A. estimant qu'il est du devoir des institutions de
la Communauté de promouvoir la démocratie
parlementaire, le respect des droits de l'homme et
le respect des frontières internationalement
reconnues dans tous les pays qui bénéficient de
l'aide financière et de la coopération technique
de cette Communauté,
B. considérant que les protocoles financiers avec la
Syrie, le Maroc, l'Algérie, l'Egypte, la Tunisie,
la Jordanie, le Liban et Israël ne contiennent
aucune disposition relative au respect des droits
de l'homme et des accords internationaux par ces
pays,
C. constatant que dans certains d'entre eux, la Syrie
et le Maroc, notamment, ces critères ne sont pas
respectés et que les droits de l'homme y sont
violés d'une manière particulièrement grave,
D. considérant les nombreux prisonniers politiques
détenus en Syrie et rappelant que ce pays héberge
et protège le criminel nazi Aloïs Brunner,
E. préoccupé par ailleurs par la situation des droits
de l'homme dans les territoires occupés par Israël
et condamnant fermement la décision du
gouvernement israélien de bannir douze
Palestiniens des territoires occupés et soutenant
à cet égard la résolution 726 des Nations unies,
F. insistant sur la nécessité de la mise en oeuvre
d'une politique globale pour le bassin
méditerranéen et le Moyen-Orient,
1. demande qu'à l'avenir tous les protocoles d'accord
prévoient une "clause démocratique et de respect
des droits de l'homme";
2. insiste sur la nécessité de progrès substantiels
dans l'établissement de la démocratie, par la
tenue d'élections libres, l'octroi aux partis
d'opposition de la liberté de participer
pleinement au processus politique, l'octroi de la
liberté aux médias et le respect des droits des
minorités, notamment;
3. insiste également pour que les droits de l'homme
soient mieux respectés, par la renonciation à
l'usage de la torture et à l'emprisonnement sans
jugement ainsi que par la préservation du droit à
l'émigration, notamment;
4. demande que, dans l'exécution des accords de
coopération, la Commission veille au respect par
les Etats signataires des droits de l'homme et des
accords internationaux, notamment la Déclaration
universelle des droits de l'homme des Nations
unies et les conventions de Genève;
5. recommande aux gouvernements des Etats membres de
réunir annuellement le Conseil de coopération avec
chacun des partenaires et demande:
- que les problèmes des droits de l'homme et du
respect des accords internationaux soient inscrits
à l'ordre du jour;
- que le Parlement européen soit invité comme
observateur pour ce point de l'ordre du jour;
- que les règles de fonctionnement du Conseil de
coopération soient adaptées en conséquence;
6. insiste plus particulièrement sur le respect par
les Etats signataires des résolutions du Conseil
de sécurité des Nations unies, de l'Assemblée
générale des Nations unies et des autres
engagements internationaux;
7. est particulièrement soucieux, pour ce qui
concerne Israël, du respect des résolutions 242 et
338 des Nations unies sur les territoires occupés
et, pour ce qui concerne le Maroc, de la
résolution 690 sur le Sahara occidental;
8. demande qu'en ce qui concerne le protocole
financier avec Israël, la Commission veille à ce
que les moyens financiers dégagés ne soient en
aucun cas utilisés pour le financement d'activités
liées à la politique de nouvelles implantations
dans les territoires occupés, ou toute autre
activité en infraction avec la Quatrième
Convention de Genève de 1949;
9. insiste pour que toutes les résolutions des
Nations unies sur le terrorisme et les prises
d'otages soient respectées par toutes les parties
contractantes;
10. rappelle sa détermination de contrôler, en vue de
leur suspension éventuelle par la Commission ou de
l'arrêt du financement, les conditions d'exécution
des protocoles financiers à la lumière des
exigences posées par la présente résolution;
11. demande instamment que la Commission ne commence
pas la mise en oeuvre des quatrièmes protocoles
avec la Syrie et le Maroc, tant que ces pays ne se
conformeront pas aux conditions énumérées ci-
dessus en ce qui concerne le respect des droits de
l'homme et des résolutions du Conseil de sécurité
des Nations unies;
12. demande avec la même insistance que la Commission
ne commence pas la mise en oeuvre du quatrième
protocole avec Israël tant que les conditions des
droits de l'homme dans les territoires occupés ne
seront pas améliorées et que les résolutions du
Conseil de sécurité des Nations unies sur les
territoires occupés resteront sans effet;
å demande également que la Commission ne commence
pas la mise en oeuvre du quatrième protocole avec
l'Algérie tant que la situation politique dans ce
pays ne sera pas claire;
14. charge son Président de transmettre la présente
résolution au Conseil et à la Commission ainsi
qu'aux pays signataires des protocoles financiers
et au Secrétaire général des Nations unies.